Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/16

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que, dans ce pays, lorsqu’il s’agit d’établir la prééminence des alimens, la viande a le premier rang, le pain n’a que le second ; tandis qu’en France c’est le contraire. Cette manière de calculer des Anglais est appropriée à la nature de leur climat, et plus encore au perfectionnement de leur agriculture. Plus un peuple a fait de progrès dans cet art, plus il l’a médité, et plus il a lieu de se convaincre que c’est à la multiplication des bestiaux, et aux soins qu’il en a pris, qu’il doit ses belles récoltes, et la possibilité de les perpétuer par le moyen des engrais. C’est le fumier qui produit le pain.

La troisième section de cette même classe, comprend quatre séries : la première renferme la culture des plantes dont les semences fournissent des huiles, ou les oléifères ; la seconde, celle des plantes textiles, ou qui donnent des fibres propres à la filature ; les tinctoriales, ou celles employées dans les teintures, composent la troisième série ; enfin, la quatrième comprend les plantes qui servent dans les arts différens de ceux nommés précédemment ; on les a réunies sous la dénomination de plantes propres aux manufactures, parce qu’elles sont en trop petit nombre pour former des groupes différens, et qu’elles offrent à peu près les mêmes procédés de culture. Cette section, inférieure en mérite aux deux précédentes, qui fournissent le pain et des mets nourrissans, est cependant très-utile, puisqu’elle procure du travail à la classe laborieuse des artisans, et leur fournit ainsi les moyens de vivre agréablement, et d’élever une famille nombreuse, qui fait la force de l’État.

Passons actuellement à la division de la première section de la seconde classe, que nous avons nommée culture des grands vergers agrestes, en attendant qu’on ait trouvé une