Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/17

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dénomination plus courte et plus caractéristique. Cette section se compose de trois séries d’arbres à fruits ; ceux qui forment la première sont bons à manger ; les fruits de la seconde fournissent une boisson, qui remplace le vin dans un quart de la République, et ils sont connus sous le nom de fruits à cidre ; enfin, la troisième série est composée de la culture des arbres dont les fruits procurent des huiles, qui remplacent le beurre dans beaucoup de pays, ou qui sont employées dans les savonneries et autres arts : ces cultures, par leurs produits, sont aussi profitables à leurs propriétaires, que propres à embellir les sites où elles sont établies, en même temps qu’elles contribuent à la salubrité du climat. Malheureusement, elles ne sont pas aussi répandues qu’elles devroient l’être en France.

La deuxième section de la deuxième classe réunit les arbustes à fruits, dont on forme des massifs de plantations, ou de grandes cultures en rase campagne ; elle se divise en deux séries assez naturelles : la première embrasse la culture des diverses espèces et variétés de vignes, dont le fruit fournit le vin ; et la seconde réunit les arbustes qui donnent des fruits bons à manger, soit crus, soit préparés. La culture des végétaux qui composent la première de ces séries, est une mine de richesse inépuisable, dont la nature a donné, pour ainsi dire, le privilège exclusif à la France. Mais si elle est très importante pour la nation, fort lucrative pour les grands propriétaires, elle est en général désastreuse pour le pauvre vigneron, chargé de l’exploiter ; il reste presque toujours dans la misère, devient hâve, difforme et décrépit avant l’âge fixé par la nature. Si le jus fermenté du fruit qu’il cultive lui fait oublier ses maux, il les trouve à son réveil plus cuisans et plus aigus ; séduit par les douceurs trompeuses du remède qui lui en