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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/19

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propriété, qui la lui fait cultiver avec plus de plaisir, et, dès lors, avec plus de succès. Ajoutons que si, dans un gouvernement despotique, les clôtures sont proscrites, sous un gouvernement républicain, elles sont encouragées et provoquées par tous les moyens qui s’accordent avec les droits inviolables de la propriété.

La deuxième section, qui comprend le choix, la plantation et la culture des arbres propres à border les chemins, se divise en trois séries, comme ces mêmes chemins sont naturellement divisés eux-mêmes, c’est-à-dire, en vicinaux, en grandes routes, et en avenues ; à chacun d’eux sont affectées des séries d’arbres différens, et qui, par conséquent, exigent des cultures différentes. Cette partie de l’économie rurale qui, en ornant le sol de la République, procure des jouissances aux voyageurs, augmente les ressources des propriétaires et de l’État, est trop négligée en France, et ne peut être trop recommandée à la sollicitude des administrations auxquelles elle est confiée. En effet, après l’air de satisfaction et d’aisance que présente aux voyageurs étrangers la masse du peuple d’un État, rien ne leur donne une plus haute idée de la richesse du sol, de la bonté du gouvernement, et de la sagesse des administrateurs, que des routes bien entretenues et bordées de grands et beaux arbres de toutes espèces.

Les lisières de plantations, qui composent la troisième section de la classe des cultures forestières, sont des bandes de terrain qui bordent les héritages ; elles se divisent en trois séries, savoir : les lisières destinées à former des clôtures autour des possessions ; celles qui bordent les fossés ; et enfin, celles qui sont réservées le long des canaux d’écoulement des eaux, ou de navigation.