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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/234

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la couche de la peau où les poils sont implantés. Ces pustules sont spontanées, et par conséquent d’une nature autre que les ampoules qui viennent aux pieds des chiens sous le tissu calleux qui appuie sur le sol ; et on nomme ces dernières Aggravé. (Voy. ce mot.)

Les ampoules spontanées sont assez communes dans les chevaux ; elles affectent indistinctement toutes les parties de la surface du corps, et sont plus ou moins larges, plus ou moins rapprochées, et plus ou moins nombreuses. Il paroît d’abord une petite dureté très-superficielle, d’où suinte de temps en temps une humeur épaisse : l’épidémie de la partie affectée s’agglutine avec les poils ; alors l’ampoule se dessèche. Au bout de quelques jours, il se détache une espèce de plaque qui laisse à découvert une peau d’un rouge-jaune qui se recouvre de nouveaux poils ; il n’y a ni dureté, ni tuméfaction à la peau, après la chute de l’épiderme ; elle conserve sa souplesse ordinaire, ce qui différencie les ampoules des Dartres ; (V. ce mot) il ne faut pas les confondre avec le farcin et les échauboulures. L’apparition de ces ampoules arrive au printemps et dans l’été, les chevaux n’en sont pas malades, on peut seulement leur donner de l’eau blanche ; mais on doit les bien étriller, les bouchonner, et les employer à un travail modéré. (C. et F.)


ANASARQUE, Anasarca, mot à mot, (maladie sur la chair) des mots grecs ἄνα et σάρξ. M. Chabert a parlé de l’anasarque dans les bêtes, et cette maladie, considérée dans l’homme, ne doit pas trouver place dans cet Ouvrage. Je me bornerai donc à la considérer dans les végétaux, qui font, dans ce Dictionnaire, l’objet particulier de mes occupations, et qui appartiennent d’ailleurs essentiellement à l’économie rurale.

L’anasarque n’existoit pas en pathologie végétale écrite, avant Plenk. Cet auteur place cette affection pathologique des plantes, dans sa quatrième classe des maladies cachectiques de son ouvrage intitulé : Physiologia et Pathologia plantarum. Cette maladie a pour caractère une surabondance de fluide aqueux sous l’écorce, sans que cela produise la couleur blanche des plantes étiolées. Les végétaux qui en sont atteints sont fades, inodores, et ne fournissent pas de semences, de résines, ni aucuns sucs odorans ou sapides : elle se manifeste, pendant les pluies abondantes, et continues, dans les feuilles des choux, des salades, etc. : on la trouve souvent dans les fruits de la vigne, et alors le raisin est moins vineux, et donne du vin plus abondant en phlegme, et nécessairement moins généreux.

L’anasarque est produite quelquefois dans les jardins par les arrosemens trop multipliés : elle se guérit là, comme dans les végétaux de grande culture, lorsque les causes qui la produisent cessent. Dans certaines années, l’anasarque est si manifeste, et exerce de tels ravages sur le blé, qu’il donne très-peu de grains, et qu’ils germent sur l’épi. (Tollard aîné.)


ANDAIN. À chaque coup de faux qu’un faucheur donne dans une prairie, il abat un andain ; et comme il trace en cheminant deux lignes parallèles avec ses pieds, il dépose les andains par rangées parallèles, et séparées par des intervalles à peu près égaux.

Dans les pays où l’on se sert de la faux, au lieu de la faucille, pour abattre les moissons, elles forment aussi des andains à mesure qu’on les coupe.

Plusieurs personnes disent ondain plutôt qu’andain, et je crois qu’elles ont raison ; il est en effet probable que la véritable étymologie de ce mot vient