Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/241

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une profondeur telle que le pêcheur puisse le voir. Les anguilles attirées par l’odeur du foie, dont l’effet est plus sûr quand il commence à se corrompre, entrent dans le panier, et dès que le pécheur les apperçoit attachées à l’appât, il tire doucement la corde qui répond au panier, pour ne point faire fuir le poisson ; mais quand le panier est arrivé à la surface de l’eau, il le tire précipitamment ; il le replonge ensuite, afin de continuer sa pêche, et le même morceau de foie lui sert long-temps.

Les nasses se placent au milieu de l’eau, fixées par des pierres ou des piquets, ou en dehors de la vanne d’un moulin ou de tout autre déchargeoir, ou enfin, aux ouvertures ménagées dans une sorte de baie ou de digue dont on narre une rivière, soit avec des pieux très-serrés, soit avec des claies disposées en zigzag, et ouvertes à chaque angle rentrant dans le sens du courant. Cette dernière méthode est la plus usitée en France, et c’est peut-être aussi la meilleure.

Si à ces procédés, aussi nombreux que variés, l’on ajoute qu’on pêche de grandes quantités d’anguilles à l’embouchure des fleuves, avec des sennes ou d’autres grands filets non stationnaires, l’on connoîtra tous les moyens imaginés pour la destruction de cette espèce de poisson. Il ne seroit peut-être pas moins utile de présenter et sur-tout de conseiller quelque mode de ménagement qui mît un frein à l’avidité imprévoyante, et assurât à nos descendans la jouissance des mêmes avantages dont la nature nous a comblés. Il est indispensable d’assujettir les pêcheurs à des règlemens sévères et d’en surveiller l’exécution. Les anciennes ordonnances leur interdisoient, par exemple, l’usage des nasses dont les verges n’étoient pas éloignées d^un pouce au moins, de filets à mailles étroites, tels que la senne drue, le barrage des rivières avec des pieux ou des claies garnies de nasses, etc., etc. L’intérêt général, celui de la génération future, réclament le renouvellement de ces défenses et l’application rigoureuse des peines qu’elles prononcent. L’autorité qui n’agit que pour le bien public, et pour assurer les droits de la postérité, ne paroît jamais trop sévère aux yeux de quiconque n’est pas tourmenté par des désirs immodérés, ou entraîné par une aveugle cupidité. (S.)


ANGUILLÈRE, pièce d’eau où l’on rassemble et nourrit des Anguilles. Voyez ce mot. (S.)


ANTENOIS, ANTANOIS, ANTAN, ANTANAIRE, dénominations appliquées aux jeunes animaux domestiques qui ne sont pas âgés de plus d’un an ; celle d’antenais est plus spécialement en usage pour désigner les animaux d’un an. (S.)


APLOMB, (Physique.) Ce mot désigne une direction verticale, c’est-à-dire perpendiculaire à l’horizon. Pour déterminer cette direction, on suspend un poids à l’extrémité inférieure d’un fil fixé par son autre extrémité ; cet appareil se nomme un fil aplomb. On s’en sert pour mettre d’aplomb les maisons, les murs, et généralement tous les corps qui doivent être placés dans une direction verticale. (I. B.)


APPAREILLER, (Économie rurale et vétérinaire.) Appareiller des animaux, c’est les assortir relativement à leur taille, à leur poil, à leur force ou à leur caractère, pour les faire concourir à la reproduction de leur espèce, ou les employer ensemble à un même travail.

Le luxe recherche une taille égale, une semblable encolure, une robe de même couleur dans les chevaux qu’il