Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/28

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duits, sans augmentation de dépense pour le cultivateur. Ses exploitations sont-elles dans le voisinage des grandes villes ? il aura l’avantage de se procurer des engrais abondans, une main-d’œuvre moins coûteuse, et de retirer un bénéfice plus considérable des produits de ses cultures. Mais si ses possessions se trouvent éloignées des rivières, des canaux, des grands chemins, des villes, et, par conséquent, des consommateurs, quelle que soit la fertilité de ses terres, il ne peut espérer d’en tirer un parti avantageux, qu’en leur faisant produire des denrées qui, sous un petit volume, sont d’un prix élevé, et dont la culture n’exige pas beaucoup de main-d’œuvre ; ou, ce qui est plus commode encore et plus fréquemment pratiqué, il élèvera des troupeaux qui, lorsqu’ils seront dans le cas d’être vendus, pourront être conduits, à peu de frais, dans les marchés éloignés.

Une deuxième cause non moins active, est celle des climats. Il y en a cinq principaux, qui se partagent le globe, et qui forment les zônes que nous appelons glaciale, froide, tempérée, chaude, brûlante ou torride. Ces différentes zônes ont des propriétés distinctes ; chacune d’elles admet des cultures particulières et se refuse à celles qui ne sont pas appropriées à sa nature. Mais, indépendamment de ces différences qui changent les systèmes d’économie rurale, chacune d’elles renferme de vastes bassins formés par des chaînes de hautes montagnes qui modifient de cent manières la température et les propriétés de la zône dans laquelle ils se trouvent placés. Si ceux-ci ne se refusent pas, en général, aux cultures de leur zône, ils exigent presque toujours des procédés différens. Enfin, le climat de chacun de ces bassins offre encore une multitude de modifications de la température et des propriétés de la zône sous laquelle ils se trouvent, en raison de l’exposition des diverses parties qui