Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/29

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les composent, et sur-tout de leur élévation au dessus des eaux de la mer. Ces différences en apportent dans les époques des travaux de culture, souvent dans la nature des cultures elles-mêmes, et, presque toujours, dans les instrumens aratoires qu’elles exigent pour être pratiquées.

La zône la plus favorable à l’économie rurale est celle qui, également éloignée du très-grand froid et des excessives chaleurs, se trouve placée au milieu de ces deux extrêmes ; c’est la zône tempérée qui, par sa position, participe des avantages des deux zônes qui l’avoisinent, sans en avoir les inconvéniens. La nature semble l’avoir destinée plus particulièrement à l’homme, puisqu’elle est la plus peuplée, la mieux cultivée ; que les hommes qui l’habitent sont les plus laborieux, et en général les plus instruits. La France qui occupe à peu près le milieu de cette zone, en Europe, jouit encore plus complètement de ces avantages ; ce qui a fait dire à Bolingbroke que ce beau pays ne demande qu’un gouvernement supportable, pour que ses habitans soient heureux et riches, tant la nature a fait pour lui.

Une troisième cause dont l’influence est encore plus marquée sur l’économie rurale des peuples, est celle qui résulte des systèmes du gouvernement qui les régit. Elle est telle, qu’elle peut ou anéantir tous les avantages des plus heureuses combinaisons de la nature et des arts, ou améliorer les positions les plus ingrates et les plus disgraciées.

On n’a qu’à ouvrir les fastes de l’agriculture, on y verra des exemples nombreux des maux causés par les systèmes de gouvernement. Pourquoi faut-il qu’on y en trouve si peu des biens qu’ils ont produits ? En général, les systèmes qui ont pour base la liberté, limitée dans de justes bornes, et l’égalité de droits pour tous les citoyens, sont aussi favorables aux progrès