Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/287

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miaire, laquelle sera suivie d’une troisième, dans les pays chauds, si le sol est frais, ou s’il survient des pluies. Toutes ces coupes se fanent, se mettent en bottes, et s’emmagasinent comme la luzerne, les trèfles et les autres fourrages.

Produits. Nous n’avons encore aucune donnée exacte sur les produits, comparatifs du fourrage des astragales ; mais on peut présumer, d’après la grandeur de la plupart de ces plantes, le volume de leurs fanes, et leur prompte végétation, qu’il doit être aussi considérable, au moins, que celui de la luzerne ; et, comme ces plantes n’exigent pas un aussi bon terrain, et qu’elles sont d’une plus longue vie, nous croyons que leur culture doit contribuer aux progrès de l’économie rurale. Il seroit à désirer qu’elle fixât l’attention de quelques agriculteurs instruits qui, après avoir fait des expériences sur la qualité et la quantité des produits des astragales, comparés à ceux de la luzerne, du sainfoin, des trèfles et autres fiurrages, dirigeassent leurs spéculations vers la récolte en grand des graines de ces plantes. La vente avantageuse de ces semences se_roit la juste récompense de leurs travaux, et un prix, d’encouragement plus utile et plus flatteur que ceux que le hasard ou la faveur distribuent quelquefois.

Si nous possédions les astragales qui fournissent la gomme adragant, ils seroient d’une grande ressource pour utiliser les pentes des montagnes arides et les plages_sablonneuses, si communes dans le midi de la France, à Hyères et en corse, mais ces arbustes sont rares en Europe. Il faudroit en faire venir des graines de l’Archipel, du mont Liban et de la Perse, où les ont trouvés Tournefort, Labillardière, Olivier, et Brugnière ; et l’on n’a pas toujours l’occasion, ni la possibilité de se les procurer. (Thouin)


ATTACHE, (Hygiène vétérinaire,) moyen d’assujettir les animaux dans les écuries, les étables, les bergeries, ou même dehors, le plus ordinairement avec des liens.

Nous allons parler successivement des manières d’attacher les diverses espèces d’animaux.

Manière d’attacher les chevaux. Le cheval qu’on attache au râtelier doit cependant avoir assez de liberté pour manger dans l’auge et pour porter la tête d’un demi-mètre (un pied et demi environ) de chaque côté. S’il est attaché de plus long, il peut manger, la ration de ses voisins, ou les mordre. Pour l’en empêcher, il faut l’attacher par deux longes écartée l’une de l’autre, dont chacune fait un tour complet à un des fuseaux du râtelier, et va au fuseau suivant, où elle finit de se fixer par une espèce de boucle que les marins appellent demi-clef, et qu’on nomme nœud de râtelier ou nœud de la saignée.

L’animal ne s’attache ainsi que dans la journée ; car, de sorte, il ne pourroit se coucher afin de lui en donner la liberté, on l’attache donc le soir à l’auge. S’il y est attaché par deux longes, il y a le même avantage que ceux dont il vient d’être parlé quand on l’attaché au râtelier, ; mais, si la longe seule, ou les deux longes, sont arrêtées à l’auge à des anneaux ou à un trou percé dans l’auge, il arrive que toutes les fois que le cheval tient la tête près de l’auge, que la longe fait une anse presque jusqu’à terre ; et, s’il porte un des pieds de derrière à l’encolure ou la nuque pour se gratter, cette longe se prend dans le paturon ; le cheval cherchant à se débarrasser, agite son paturon en sciant sur la longe, se coupe la peau, Et y cause ce qu’on appelle une enchevêtrure qui, quelquefois, offense les tendons, et devient une maladie considérable, selon la force qu’a mise l’animal à se défendre, et le temps qu’il est resté enchevêtré. Cet accident est beaucoup plus rare si on passe sim-