Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/290

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

meurs osseuses et des durillons au paturon.

Dans quelques endroits du département du Morbihan, et dans quelques cantons environnans, on attache le pied, de devant, d’un côté, et le pied de derrière du même côté, avec une corde fixée aux paturons, pour accoutumer ces deux membres à exécuter leurs mouvemens simultanément, c’est-à-dire pour faire contracter au cheval l’habitude de marcher l’amble. (Voyez Amble, dans l’article Cheval du Dictionnaire.) On les exerce à cette allure étant ainsi attachés.

Manière d’attacher les bœufs et les vaches. En France, les vaches s’attachent le plus communément par les cornes ; dans quelques autres pays, on fait une économie en n’employant point de corde, et en les assujettissant par le cou. Il y a deux méthodes : 1°. on fait un collier avec un pleyon ou bande de bois courbée pour embrasser le cou, et dont les bouts sont arrêtés au dessus et par une cheville. Cette cheville est ronde et a une tête plus grosse à l’un de ses bouts ; l’autre bout, dont la largeur est égale à celle de tout le corps de la cheville, est aplati et a deux hoches opposées, entaillées sur chaque bord. La bande de bois a, par un bout, un trou rond, dans lequel entre le corps de la cheville, et auquel la tête s’arrête ; l’autre bout de la bande a un trou carré, long et étroit, dans lequel on introduit l’autre bout plat de la cheville ; et, quand il est entré jusqu’aux deux hoches, on fait faire un demi-tour à cette cheville qui se trouve arrêtée et qui fixe ainsi les bouts de la bande de bois. Tel est le collier le plus simple. De ce collier on fait partir trois anneaux ovales, formés chacun d’un pleyon de bois, dont les deux bouts sont entaillés en crochets, et s’arrêtent l’un l’autre. Le troisième décès anneaux, plus approchant de la forme circulaire, embrasse un poteau sur lequel il glisse, et par conséquent monte et descend quand la vache hausse ou baisse la tête. Pour délier la vache, on fait faire un demi-tour à la cheville, on la tire, et le collier s’ôte.

2°. L’autre manière consiste à établir deux poteaux verticaux entre lesquels le cou de la vache est passé, et glisse ; ces poteaux, assez rapprochés, empêchent la tête de se retirer. L’un des deux est mobile, soit à la charnière, soit autrement : on l’écarte simplement quand on veut mettre sa vache en liberté. Par cette seconde manière, les vaches n’ont que les mouvemens d’élévation et d’abaissement de la tête ; elles peuvent se coucher, mais elles sont privées de la liberté de porter la tête en arrière, et de voir quels sont les veaux qu’on leur donne à faire téter : or, c’est en cela précisément qu’on y trouve de l’avantage.

Cette méthode est employée pour empêcher les vaches de voir et de sentir les veaux étrangers, qu’elles repousseroient. Le cultivateur achète des veaux de la plus belle espèce, leur fait téter plusieurs vaches et les livre aux bouchers, quanti ils sont parvenus sa degré de force et d’engraissement qui leur donne le plus de prix.

Cette méthode d’engraissement, par le lait, est la plus prompte pour donner à la graisse et à la chair cette blancheur et cette délicatesse que l’on recherche dans les veaux de Pontoise.

Les vaches et les taureaux sans cornes s’attachent nécessairement par le cou.

Dans les campagnes plantées d’arbres fruitiers où l’on met pâturer les vaches, on a été forcé d’imaginer un moyen de les empêcher de brouter les arbres ; c’est une espèce de licol, dont la longe s’attache sous le poitrail entre les deux jambes, aux deux bouts d’une corde qui règne le long du corps, et fait le tour des cuisses en dehors. Une sangle la soutient en arrière du garrot, et une seconde pièce en arrière des reins. Une petite corde doit