Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/367

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senter à cette ouverture en telle affluence, que l’on cesse de distinguer l’eau dans laquelle elles se pressent. (S.)


BRICOLE, (Pêche.) C’est une ligne qui, au lieu de pendre au bout d’une perche ou d’une gaule, est attachée à une branche d’arbre ou à un piquet enfoncé au bord ou au milieu des eaux. L’hameçon se garnit des mêmes appâts que pour la ligne ordinaire, et selon les espèces de poissons que l’on veut prendre. Il est utile de fixer à trois ou quatre pieds de l’hameçon, plus ou moins, suivant la profondeur de l’eau, un morceau de liège, ou un bois sec, on un petit paquet de roseaux plies en plusieurs doubles ; ensuite, après avoir ployé et entrelacé la ligne autour du pouce et du petit doigt, on la pose ainsi arrangée sur le plat de la main droite, et par dessus le liège et l’hameçon amorcé, puis on jette le tout aussi loin qu’on le peut, en retenant de la main gauche le bout opposé de la ligne, pour l’attacher à l’arbre ou au piquet. Si le courant de la rivière a de la rapidité, on ajoute encore à la ligne, au dessus du liège, une pierre moins grosse que le poing, qui, tombant au fond de l’eau, empêche la bricole de se rapprocher du bord. L’on doit également éviter de la tendre près des grandes herbes ou des bois couchés dans l’eau, de peur que l’hameçon s’y engageant n’expose le pêcheur à casser sa ligne lorsqu’il veut la retirer.

Le moment le plus favorable pour la pêche aux bricoles est l’après-midi, mais de meilleure heure en hiver qu’en été ; on les relève le lendemain matin vers huit ou neuf heures. On peut garnir les bords des rivières et des étangs, avec un certain nombre de ces lignes, auxquelles on donne une longueur différente, afin qu’elles ne se brouillent pas, et que les hameçons ne se rassemblent pas au même endroit. (S.)


BRICOLER, (Vénerie.) Un chien bricole quand il n’est pas juste à la voie et ne fait que chasser de droite et de gauche. Cette mauvaise manière de chasser dérange la meute, et le chien qui en a contracté l’habitude doit être réformé. (S.)


BRISÉES, (Vénerie,) petites branches que l’on rompt au bois, pour marquer la voie du grand gibier. La brisée haute est celle qui pend encore à l’arbre, à demi-hauteur d’homme ; elle indique la rentrée de la bête dans le fort. La brisée basse est détachée de l’arbre et jetée à terre, la pointe tournée vers l’endroit d’où vient la bête, et le gros bout vers celui où elle va. Les brisées basses servent aussi aux chasseurs pour se reconnoître dans les routes. Lorsque les brisées ne sont pas faites avec précaution, elles peuvent tromper les chasseurs, qui les nomment alors fausses brisées. (S.)


BROCARD, (Vénerie.) C’est le nom que l’on donne au chevreuil, au premier bois qu’il pousse. (S.)


BROCHES, (Vénerie.) C’est, pour le chevreuil, ce que l’on nomme dagues pour les cerfs, c’est-à-dire, la première tête. (S.)


BROCHET, (Esox lucius Lin.) Les auteurs d’ichtyologie ont placé ce poisson dans un genre auquel ils ont donné le nom d’esox, et qui présente les caractères suivans : la tête aplatie, la bouche grande, les mâchoires inégales et armées de dents longues et pointues, la privation de nageoire adipeuse, la nageoire dorsale opposée à l’anale. Ce genre fait partie de l’ordre ou de la division des poissons abdominaux, c’est-à-dire, de ceux qui ont les arêtes et les nageoires