Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/417

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lage, si efficace pour préserver le froment de la carie. (Parmentier.)


CERCELLE. Voyez Sarcelle. (S.)


CERF, (Cervus elaphus Lin.) Addition à l’article Cerf du Cours, tome II, page 631. Cet article, déjà traité dans le Cours par M. Mongez, ayant une certaine étendue, je n’y ajouterai que ce qui a rapport à la chasse du cerf. Je rétablirai seulement une légère omission dans la série des dénominations que le cerf prend selon ses différens âges. Les veneurs distinguent par le nom particulier de cerf dix cors jeunement, l’animal qui pousse sa cinquième tête, ce qui arrive à la sixième année de son âge. Ce n’est qu’à sept ans qu’il reçoit le nom de cerf dix cors.

L’espèce du cerf a disparu en France pendant la révolution, dans ces temps tumultueux où toute modération est bannie, et où les excès et les extrêmes paroissent sagesse et raison. Si l’on considère l’agriculture dans son ensemble, il ne sera pas difficile de juger qu’elle n’a rien gagné à la destruction des cerfs, et qu’elle n’est pas plus productive qu’à l’époque à laquelle ces animaux existoient. Loin de moi la pensée d’engager à favoriser leur multiplication ! Les dégâts réels qu’ils font dans les forêts et les champs voisins, me sont trop connus ; et assez d’autres causes semblent conjurées pour la ruine de nos bois, sans y ajouter celle-ci ; mais un petit nombre de cerfs que les chasseurs, les loups, et les combats à mort que les mâles se livrent entr’eux empécheroient de s’accroître, pourroit être maintenu, sans de graves inconvéniens, au sein des grandes forêts, dont ces beaux animaux feroient l’ornement et non la perte. L’exemple de la Toscane, cité par Rozier, à la suite de l’article Cerf, n’est d’aucun poids pour la France. Il n’en est pas d’un petit État, où tout peut se régler pour ainsi dire en famille, comme d’un vaste empire. Ici, les règlemens doivent être moins minutieux, et moins s’appesantir sur les détails ; les vues du gouvernement s’y agrandissent pour embrasser toute l’étendue d’un immense territoire ; et, dans les actes de sa puissance, il sait ménager à la fois l’intérêt, les goûts, et jusqu’aux foiblesses des différentes classes de la société ; il sait que l’on peut sacrifier quelquefois sans danger une portion presqu’insensible d’utilité à l’agrément, aux plaisirs, et à la nécessité d’un exercice salutaire, principalement pour ceux qui, sans cesse occupés des affaires publiques, n’ont guères à leur disposition d’autre délassement que la chasse. Ces considérations, appuyées par une longue expérience, sont pour le moins aussi philosophiques que les éternelles déclamations contre le gibier ; déclamations outrées, toutes les lois que la quantité des animaux sauvages (les bêtes carnassières exceptées) n’est point assez considérable pour devenir sensiblement nuisible. Aussi voyons-nous que le gouvernement actuel de la France a profité de la conquête du Hanovre pour tirer de ce pays, abondant en toutes sortes de gibiers, des cerfs destinés à peupler les parcs, et à renouveler, mais non sans doute à propager outre mesure cette belle espèce d’animaux dans nos contrées.

Chasse du cerf. Le cerf donne lieu à la plus belle, et à la plus savante des chasses ; elle exige un grand appareil ; un équipage considérable d’hommes, de chiens & de chevaux. Dans toute l’Europe, elle est l’apanage de la puissance. C’est de cette chasse que s’est principalement formé l’art de la vénerie, art compliqué, difficile, et qui ne s’acquiert que par un long exercice. J’en donnerai une idée à l’article Vénerie.

Il est important pour les chasseurs, et agréable pour ce qui ne le sont pas, de