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jeunes, au contraire, ne commencent guères à frayer avant le mois d’août.

Indépendamment de la grande chasse du cerf, il en est de moins dispendieuses, de moins pénibles ; mais aussi de moins nobles. On peut surprendre et tuer un cerf à l’affût ; ou peut encore lui tendre des pièges de différentes sortes ; quelques uns de ceux que l’on tend au loup sont de nature à être employés, et l’on peut facilement en imaginer d’autres. Plusieurs livres de chasse font mention de ces pièges ; mais ils y sont décrits d’une manière si confuse et si incorrecte, qu’il est impossible d’en comprendre la construction ni d’en saisir le mécanisme. (S.)


CREVAISON, (Véneerie.) Un cerf ou un daim est en pleine crevaison, lorsqu’il est gras et en venaison ; ce qui a lieu pour l’ordinaire depuis la un du mois de juin jusque vers le milieu de septembre. (S.)


CHABLIS, CHABLES, et dans les anciennes ordonnances, CAABLES, (Administration forestière.) Ce sont les arbres de haute-futaie, abattus, renversés, rompus ou déracinés par la violence des vents, ou tombés par vétusté. Quand ces arbres ont été brisés par la moitié ou les deux tiers de leur tige, ils portent le nom de volis ou volnis, aussi bien que leurs plus grosses branches, cassées par l’effort de la tempête. Les arbres morts ou dépérissant dans les forêts ne sont pas réputés chablis.

Les chablis doivent être marqués d’un marteau particulier, vendus sans délai, séparément, en l’étal où ils se trouvent, et avec les formalités prescrites par les règlemens. (S.)


CHAMPIGNONS, substances végétales, spongieuses, d’une forme particulière, distincte de tous les autres végétaux, dont quelques espèces sont recherchées comme un comestible agréable, tandis qu’un grand nombre sont vénéneuses. Les accidens nombreux dont ils sont cause, firent arrêter Rozier au moment où sa plume alloit tracer le mode de leur culture ; mais comme la sensualité a coutume de l’emporter, aux yeux des gourmets, sur le danger de leur usage, nous allons indiquer la culture de ceux que l’art a soumis à ses lois.

Les anciens regardoient les champignons comme un effet de la putréfaction, système appuyé par leur constance sur les matières organisées qui entrent en décomposition ; ce système a prévalu jusqu’au commencement du siècle, où Micheli apperçut ou crut appercevoir les graines de ces plantes.

Deux opinions partagent les botanistes modernes sur l’origine des champignons. Les uns les regardent comme de véritables plantes munies de graines, et dont la production s’opère par le moyen de la génération, et le concours des sexes : cette opinion a prévalu dans l’école Linnéenne. Les autres regardent les champignons comme des productions isolées et fugitives, effet d’une agrégation de la matière organisée lors de la décomposition des corps sur lesquels ils se trouvent.

On ne doit pas, dans un dictionnaire, s’élever d’une manière exclusive contre les opinions dominantes, fussent-elles mauvaises ; en conséquence de cette impartialité, je donnerai une liste des genres établis par les botanistes modernes, pour classer les champignons comme plantes.


Champignons ayant un chapeau sessile ou pédicule.
L’Amanite, Amanita. La M.
Le Mérule, Merulius. La M.
La Chanterelle, Cantharellus. La M,
L’Erinace, Hydnum. L.
La Fistuline, Fistulina. Rull.