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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/421

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L’Agaric, Agaricus. La M.
L’Auriculaire, Auricularia. Bull.
L’Helvelle, Helvella. La M.
LA Morille, Boletus, La M.
Le Satyre, Phallus, La M.
Champignons n’ayant point de chapeau distinct.
La Pesise, Peziza. L.
Le Clathre, Clathras. L.
La Vesseloup, Lycoperdœ, L.
La Truffe, Tuber. Bull.
Le Sphérocarpe, Spherocarpas. Bull.
L’Urchin, Hericius. La M.
Le Clavaire, Clavaria.
L’Hypoxylon, Hypoxylon. Bull.
La Réticulaire, Reticularia. Bull.
La Capilline, Trichia. Bull.
La Moisissure, Mucor.


Quelques auteurs ont classé les champignons sous deux grandes divisions : les vénéneux et les innocens ; cette classification, fondée sur leurs rapports avec l’homme, a paru inconstante ; car, certains champignons ne sont nuisibles que dans leur vieillesse, d’autres lorsqu’ils ont été endommagés par les insectes ; quelques uns sont dangereux dans certains pays, et ne le sont pas dans d’autres : d’où l’on a conclu que leur principe délétère n’étoit pas constant, et qu’il dépendoit de certaines circonstances, avec cette différence seulement que certains champignons y sont plus sujets que d’autres ; d’où l’on a conclu qu’il n’existe aucune sorte de champignon véritablement innocente. Haller, qui avoit beaucoup étudié ces productions végétales, ne reconnoissoit aucune règle sûre pour les distinguer, et j’avoue que mes observations m’ont donné le même scepticisme. Muller, médecin allemand, attribue la vénénation des champignons à des insectes qui les attaquent dans leur vieillesse ; mais les symptômes qui sont l’effet de ce poison, indiquent que ce sont des principes inhérens au champignon plutôt que des insectes dont l’existence est sans doute étrangère à ces végétaux ; le changement rapide au vert et au bleu qu’éprouve la substance de certains champignons, est une prévention contre eux ; cependant, dans plusieurs pays, on les mange sans inconvénient.

« À Muron, dit Pallas, on sale et on sèche les champignons qui forment la principale nourriture avec le pain : on en prépare sur-tout un qui devient bleu lorsqu’on le brise, dont on n’éprouve aucun mal. » Cependant, ces champignons qui se colorent à l’air sont réputes vénéneux dans la plupart des pays de l’Europe.

Plusieurs champignons sont admis universellement dans nos cuisines, et servent à la nourriture habituelle des hommes. La morille, le mousseron, l’oronge, la chanterelle, le bolet, le champignon ordinaire, sont les plus universellement connus, et ceux, dont on fait l’usage le plus général. Les accidens auxquels ils ont donné lieu tiennent-ils au mélange d’autres espèces, ou bien sont-ils une suite de principes vénéneux qui se développent dans ces champignons par la vétusté ou par d’autres circonstances ? C’est ce qui n’a jamais été examiné avec une attention bien suivie ; on attribue vulgairement ces accidens au mélange des champignons vénéneux : mais, comme beaucoup de personnes le pensent, et comme leur formation l’indique, ces productions ont toutes un germe délétère qui tient à leur substance, et qui se développe plus ou moins promptement dans le cours de la vie de l’individu ; de sorte qu’il se montre dès la jeunesse dans certains champignons, aux approches de la caducité dans d’autres, et à l’époque de leur dépérissement dans ceux qui sont réputés innocens. Il seroit à désirer qu’on suivit des expériences