Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/468

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par le pied, sont les mêmes que pour l’espèce du cerf ; elles présentent néanmoins plus de difficultés, parce que le chevreuil étant très-léger, ne laisse que de foibles empreintes de son passage. Si l’on rencontre un endroit où un chevreuil, pour s’égayer, a gratté la terre avec ses pieds, l’on peut juger que c’est un mâle, la femelle ne faisant que très-rarement ces sortes de fouilles superficielles, auxquelles les veneurs donnent le nom de regalis. Les fientes qui, pour le cerf, s’appellent fumées, reçoivent pour l’ordinaire la dénomination de moquettes pour les chevreuils.

Le limier dont on se sert pour détourner le chevreuil, doit être très-discret ; le moindre coup de voix feroit percer la bête en avant, et si le limier veut seulement siffler, on doit lui donner des saccades et le gronder. Il faut, au reste, pour cette chasse, une meute moins considérable que pour celle du cerf ; elle est aussi moins fatigante. (Voyez l’article Cerf, aussi bien que celui de Vénerie.)

On tire le chevreuil au traque et à l’affût. Dans la première de ces chasses, l’on doit savoir que le chevreuil franchit ordinairement de plein saut les chemins dont les forêts sont entrecoupées, ce qui le rend fort difficile à tirer. On l’attend pour le surprendre, pendant les chaleurs de l’été, près des mares et des ruisseaux où il vient se rafraîchir. L’on a vu qu’au moyen d’un appeau on imite le cri doux et plaintif des faons, et que l’on attire ainsi le père ou la mère, mais plus souvent la mère, qui vient se présenter sous le fusil du chasseur, croyant accourir au secours de ses petits. Les ouvriers qui travaillent dans les bois de quelques parties de la France, se livrent souvent à celle espèce de chasse, ou plutôt de braconnage.

En Sibérie, ou les cavités des montagnes schisteuses renferment en abondance du beurre de pierre, dont j’ai parlé plus haut, les chasseurs transportent cette matière dans les cantons qui en sont dépourvus, pour servir d’appât aux pièges qu’ils tendent aux chevreuils. Ce sont ordinairement des fosses profondes, couvertes d’une espèce de bascule qui fait trébucher ces animaux dans le trou, dont le fond est hérissé de pieux pointus ; et il arrive quelquefois que d’autres chasseurs y tombent eux-mêmes. (Nouveau Dictionnaire d’Histoire naturelle. Paris, Déterville ; article Beurre de Pierre, par M. Patrin.)

Aussitôt que l’on a tué un brocard, il faut lui couper les daintiers ou testicules, sans quoi sa chair contracte un goût désagréable de sauvagine qui répugne lorsqu’on veut la manger. (S.)


CHEVROTIN, (Vénerie, ) faon du chevreuil. (S.)


CHEVROTINES, (Chasse, ) petites balles de plomb dont il y a cent soixante-six à la livre. L’on s’en sert communément pour tirer les chevreuils, d’où leur est venu le nom sous lequel on les vend ; et l’on en met, pour l’ordinaire, douze à quinze dans le fusil. Mais cette sorte de charge n’est pas sans inconvéniens : si l’on tire à une distance un peu grande, les chevrotines écartent tellement, que l’animal que l’on ajuste en reçoit seulement une ou deux, et n’est point arrêté. Par la même raison, ces petites balles sont extrêmement dangereuses pour les chasseurs, particulièrement dans les traques et les battues, où il y a beaucoup d’hommes dispersés. (S.)


CHICHE.(Voyez Pois.) Tollard ainé.


CHICORÉE À FOURRAGE, (Chicorium entibus.) Cette plante est la même dont il a été parlé sous le nom de chi-