Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/469

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corée sauvage, ou chicorée amère ; mais comme elle n’a pas été considérée comme fourrage, nous allons la présenter sous ce point de vue utile. La chicorée à fourrage se sème pendant tout le printemps ou à l’entrée de l’automne, dans toute espèce de sol, après deux bons labours : c’est un fourrage vivace, l’un des plus productifs quand il est consommé en vert ; consommé en sec, il présenteroit peu d’avantages. Outre son abondance, reconnue pour être beaucoup supérieure à tout autre fourrage, la chicorée réunit le mérite d’être peu difficile sur le choix du sol, et d’être très saine pour les animaux : on en nourrit spécialement les vaches laitières et les porcs. Elle se sème dans la proportion de douze livres par arpent de Paris. C’est, avec la pimprenelle, une des plantes fourrageuses qui ont le plus victorieusement lutté contre les grandes et mémorables chaleurs de l’automne de l’an 11, si funestes aux prairies naturelles et artificielles. (Tollard aîné.)


CHOU-NAVET DE LAPONIE. Voyez Rutabaga. (Tollard aîné.)


CIMIER, (Vénerie,) croupe des bêtes fauves. On donne le même nom aux deux morceaux de chair que l’on coupe sur la croupe de ces animaux. Dans la curée, le cimier se présente au maître de l’équipage. (S.)


CIVE. Voy. Ciboule. (Tollard aîné.)


CLABAUD, (Vénerie,) épithète donnée aux chiens courans, auxquels les oreilles plaies et longues passent le nez de beaucoup. (S.)


CLAVEAU. (V. Vaccination) C. et F.


CLARIFICATION. Cette opération, au moyen de laquelle on enlève aux liquides les matières étrangères qui troubloient leur transparence, toute simple qu’elle paroisse, mérite cependant une attention particulière, sur-tout lorsqu’on considère les avantages qu’elle produit dans certains arts, et dans ceux principalement qui sont du ressort de l’économie domestique. J’ai cru, d’après ces motifs, qu’il pouvoit être utile de communiquer ici, sur la clarification, quelques remarques générales.

Le but qu’on se propose, lorsqu’il s’agit de clarifier un fluide, c’est de le débarrasser des corps qui, sans être dissous, y restent suspendus, et lui enlèvent sa transparence et sa limpidité ; mais ces corps se séparent tantôt par résidence ou par filtration, tantôt par l’action de l’air, de la chaleur, de la lumière, du mouvement et de la fermentation ; tantôt, enfin, par le secours d’agens qui, en réunissant les molécules éparses dans le liquide qu’on veut clarifier, en changent souvent la nature, et ne leur permettent plus de rester dans l’état où elles étoient auparavant. Commençons cet examen par la clarification spontanée.

Clarification par résidence. Elle n’a lieu que lorsque les molécules qu’il s’agit de séparer jouissent d’une pesanteur spécifique, décidément moindre ou plus considérable que celle du fluide dans lequel elles sont suspendues ; alors elles peuvent se réunir à la partie inférieure du fluide ou à sa surface, et y former un magma qu’il est très-facile d’enlever, si la séparation a été complète ; le fluide jouit après cela de toute la transparence qu’on peut désirer, et la filtration la plus exacte ne pourroit l’augmenter.

Cette manière de clarifier est quelquefois sujette à des inconvéniens, dont les principaux sont d’exiger beaucoup de temps pour s’effectuer, et de concourir pendant ce délai à favoriser la formation