Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/492

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cordeau d’une grandeur indéterminée, après lequel on attache, de distance en distance, autant de collets qu’on le juge à propos. Ces distances sont arbitraires ; on peut les éloigner ou les rapprocher à volonté, en observant pourtant, dans ce dernier cas, qu’il ne faut pas que les collets développés se touchent et se mêlent les uns dans les autres. En semant le long de ce piège des graines recherchées des oiseaux, on y en prend une quantité prodigieuse et de toute espèce. (Voyez ce qu’il en a déjà été dit à l’art. Alouette.)

Les collets piqués, ou à piquet, diffèrent des précédens en ce que leur ouverture, au lieu d’être à plat, est élevée verticalement au moyen d’un piquet, et se présente de manière à ce que les oiseaux s’y prennent par le cou. Pour faire ces piquets, on se sert de branches de coudrier et d’autres bois verts, auxquelles ou donne douze, quinze, ou dix-huit pouces de longueur. On enfonce à travers chaque baguette une lame de couteau, et, tenant avec cette même lame la fente entr’ouverte, ou y passe le collet qui y reste à demeure, tant parce que le bois le tient serré, que par le soin qu’on a eu de faire, à son extrémité, un nœud fixe qui l’empêche de se dégager de la fente. On voit ainsi quelquefois deux collets sortir de gauche et de droite, d’après le même piquet. On garnit de ces appareils les bords des haies, des petits sentiers, les chemins des vignes, en général tous les passages des oiseaux. Quand les piquets sont enfoncés en terre, la courbure inférieure des collets ouverts doit encore être éloignée du sol d’un ou deux pouces. Si le chemin où l’on place ces piquets est un peu large, on force les oiseaux à se jeter dans la direction même des collets, en plantant de petits branchages qui ne laissent d’ouverture libre que celle du collet même, et qu’on appele garnitures. Des piquets semblables, mais armés, de plus, d’une baguette transversale au dessus du collet et sur laquelle puissent se poser les oiseaux, servent avec avantage contre ceux d’entr’eux qui perchent pus qu’ils ne marchent. On les dispose dans les haies et à la cime des buissons, et on les amorce de fruits, selon la saison et l’espèce d’oiseaux qu’on cherche à y attirer. On ouvre en rond le collet au dessus de cette amorce, en tâchant toujours de le disposer de manière à ce que l’oiseau ne puisse approcher son bec des fruits, qu’en passant son cou par l’ouverture qui doit l’arrêter.

Cette disposition, au reste, est celle qui, en général, caractérise les collets pendus, dont ce dernier se rapproche beaucoup. On les dit pendus, parce que toujours élevés assez loin de terre, ils s’attachent aux arbres, aux haies, aux arbustes qui portent des haies, et, lorsque la disette des fruits se fait sentir, s’amorcent avec succès de fruits conservés pour cet usage. On recommande de s’en procurer de factices, lorsqu’on n’a pas eu la précaution d’en garder de naturels.

La forme des supports auxquels on attache et suspend ces collets est assez arbitraire, et dépend beaucoup de l’imagination de l’oiseleur et des localités. Les châssis formés avec une baguette pliée à ses deux extrémités et retenue dans cette position par une corde, de petits cerceaux, des branches d’arbres ou courbées ou même se présentant horizontalement, sont autant de machines que l’on peut garnir de collets pendus. La seule règle d’après laquelle il faille se diriger est de disposer le collet, ainsi que je l’ai déjà dit, de manière à ce qu’il soit élevé au dessus d’un point de repos fixe, sur lequel l’oiseau soit invité à se percher, et d’où il ne puisse approcher les fruits qu’on lui présente, sans engager sa tête dans le cercle que forme le collet au devant de l’amorce.

Tous les lacs qui se serrent par un