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néraux que l’on doit suivre dans le placement, l’orientement et la distribution des bâtimens ruraux, et leur application aux différentes constructions rurales.

La seconde est purement économique ; elle présente les moyens économiques que l’on peut employer dans les différentes localités, et suivant les matériaux disponibles, pour procurer à ces constructions la solidité et la durée la plus grande.


Première Partie. Principes généraux que l’on doit suivre dans le placement, l’orientement et la distribution des bâtimens ruraux, et leur application aux différentes constructions rurales.


Section Première. Principes généraux.

§. Ier. Placement. On n’est presque jamais le maître de choisir l’emplacement le plus convenable pour établir des bâtimens ruraux ; on est quelquefois obligé d’y consacrer le seul terrain dont on puisse disposer ; le plus souvent, on est réduit à améliorer une construction rurale anciennement établie.

Ce n’est donc que dans le cas d’une reconstruction totale, et lorsqu’on est absolument maître du terrain, que l’on peut choisir le meilleur placement d’une construction rurale. Il faut placer ces constructions sur le sol le plus sain qu’on ait à sa disposition, sans cependant les trop éloigner des eaux, des autres habitations, et des terres en culture. Sans cette attention, le cultivateur seroit exposé à des pertes de temps, pour satisfaire aux besoins de sa maison et de son exploitation.

§. II. Orientement. Les bâtimens ruraux doivent être construits sainement ; leur conservation, et celle des hommes, des animaux, et des denrées qu’ils doivent contenir, dépendent de cette qualité essentielle.

Parmi les moyens que l’art indique pour la procurer à ces bâtimens, on doit distinguer leur orientement, ou, ce qui est la même chose, leur aspect solaire.

L’exposition qui leur est la plus favorable est souvent locale ; elle tient au climat, et à la topographie de la localité. Elle est aussi relative à la destination des bâtimens ruraux.

Par exemple, l’exposition nord et sud paroît en général la plus salubre, et la plus favorable pour l’habitation des hommes. Cette double exposition leur procure en hiver un logement plus chaud que dans tout autre orientement ; et, dans les chaleurs de l’été, elle leur donne la facilité d’obtenir, du côté du nord, un courant d’air qui rafraîchit celui de cette température, et assainit l’habitation.

L’exposition ouest, ou du couchant, est généralement regardée comme la plus malsaine.

Il n’en est pas de même des bâtimens destinés à loger des bestiaux. Les volailles aiment le soleil levant et celui du midi, tandis que l’exposition nord convient parfaitement à la santé des autres bestiaux. Enfin, cette même exposition nord est la plus favorable pour la conservation des récoltes.

Il faut donc disposer tous les bâtimens qui composent une construction rurale, de manière que chacun d’eux soit à l’exposition la plus favorable à sa destination.

Nous devons cependant faire observer que cette disposition n’est pas rigoureusement praticable dans une grande construction rurale ; elle ne seroit ni économique pour le propriétaire, ni commode pour le fermier.

Elle ne seroit point économique pour le propriétaire, parce qu’il seroit obligé d’y consacrer une trop grande étendue de terrain ; et elle ne seroit point commode pour le fermier, parce que les lo-