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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/537

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de l’habitation du propriétaire, et la figure 2, celle du demi-étage supérieur.

§. V. Cinquième Exemple. Vendangeoirs. Les vendangeoirs sont des constructions rurales particulières aux grands vignobles.

Nous avons beaucoup d’ouvrages sur la culture de la vigne, sur la fabrication et la conservation des vins ; mais nous n’en connoissons aucun qui indique la meilleure disposition des bâtimens nécessaires à un vendangeoir.

Cependant, cette meilleure disposition ne doit pas être indifférente pour les vignobles ; il nous semble qu’il est très facile d’appliquer aux vendangeoirs les préceptes que nous avons établis pour les autres constructions rurales, et de les modifier avec connoissance de cause, suivant les besoins locaux de la culture de la vigne et de la fabrication du vin.

Nous disons, suivant les besoins locaux, parce que les procédés de la culture, de la récolte de la vigne et de fabrication du vin, souvent même les outils, ustensiles et machines dont on se sert dans les différentes opérations, ne sont pas les mêmes, quelquefois, dans deux vignobles voisins. C’est probablement à ces différences remarquables que l’on doit le silence que les œnologistes ont gardé jusqu’à présent sur la meilleure distribution que l’on pouvoit donner à un vendangeoir.

En effet, pour être utile sur un semblable sujet, il auroit fallu écrire, en quelque sorte, pour chaque vignoble en particulier ; et, pour le faire avec succès, on auroit été obligé de réunir, dans tous leurs détails et avec l’exactitude la plus grande, les procédés que chacun suit dans la culture de la vigne ; ce qui équivaut à un obstacle insurmontable. D’un autre côté, le plus grand nombre des propriétaires de vignes n’en possède pas dans le même vignoble une assez grande quantité, pour exiger la dépense d’un vendangeoir particulier, et ceux d’entre eux qui sont dans ce cas trouvent toujours des architectes disposés à les aider de leurs talens pour sa construction.

On peut visiter les vendangeoirs d’Ailly et de Piéry, dans le département de la Marne, et on se fera une idée de la disposition et de la distribution de ces bâtimens ruraux ; quelques uns présentent des maisons de campagne fort agréables. Ceux qui voudront prendre connoissance d’un plan de vendangeoir plus modeste, consulteront celui que nous avons donné dans le supplément de notre Mémoire sur l’art de perfectionner les Constructions rurales. Nous allons en donner la description.

À gauche, en entrant dans la cour, on voit le logement de l’économe avec un escalier pour monter au grenier de cette aile gauche ; viennent ensuite les remises et la cuisine avec son garde manger. En retour, sur le principal corps de logis, qui est placé entre cour et jardin, est la salle à manger, communiquant à la cuisine et le salon. Au dessus de cette partie du corps de logis, on distribuera l’emplacement, suivant les besoins du propriétaire ; et, s’il n’étoit pas suffisant, on trouveroit au dessus de la vinée, dont nous allons parler, un supplément convenable.

Après le salon, on trouve le vestibule, principale entrée du corps de logis. Le vestibule contient l’escalier qui conduit à l’étage supérieur, celui qui descend aux caves, la porte du jardin, et celle de communication avec la vinée qui occupe le reste du corps de logis.

Cette vinée communique, du côté du jardin, au cellier placé en continuation de l’aile droite du vendangeoir, et, du côté de la cour, au pressoir qui fait partie de cette aile droite. Le surplus, du même côté, est occupé par l’écurie. La vinée est disposée pour contenir le nombre de cuves nécessaires à l’exploitation du vendangeoir, et elles y sont