dans la manière de les construire ou de les réparer.
Nous devons cependant observer, sur la première disposition, que, dans quelques localités de la grande culture, il pourroit paroître avantageux à un propriétaire d’avoir dans sa ferme un plus grand nombre de bâtimens, que ne le comportent les besoins de son exploitation, afin de procurer à son fermier la facilité d’y réunir l’exploitation de plusieurs lots de terres sans corps de ferme.
Mais cette surabondance de bâtimens occasionneroit nécessairement une augmentation dans les dépenses d’entretiens annuels, et quelquefois de reconstructions, dont le propriétaire ne seroit jamais assez indemnisé par le supplément de fermage qu’il obtiendroit de son fermier, à raison de cette facilité.
Nous conserverons donc dans toute sa force, et sans exception, la maxime économique que nous venons d’établir pour les constructions rurales, parce que les constructions sont devenues trop dispendieuses, pour espérer d’en retirer jamais l’intérêt des capitaux qu’on y emploie.
Une autre observation importante à faire aux propriétaires, au sujet de l’économie bien entendue qu’ils doivent admettre dans leurs constructions rurales, c’est que, plus l’exploitation d’une ferme est étendue, et moins, relativement, la construction de ses bâtimens est onéreuse à son propriétaire.
En effet, la construction d’une ferme de six charrues, projetée comme dans la Planche VIII, et située à trois ou quatre myriamètres (six ou huit lieues) de Paris, coûteroit environ 90,000 francs ; dans sa position, elle rapporteroit 18 à 20,000 francs de fermage franc d’impôt, et ce fermage représente un capital foncier d’environ 450,000 francs. Les dépenses de sa construction ne seront donc que le cinquième de la valeur du fonds, tandis que celles d’une métairie, semblable à celle de la Planche XI, dont le fermage, d’environ 1000 francs, représente un capital foncier d’environ 20,000 francs, seroient de plus de la moitié de ce capital.
Après avoir scrupuleusement calculé le nombre des bâtimens strictement nécessaires aux besoins d’une exploitation rurale, il faut examiner les moyens les plus économiques de les construire.
Dans les différens projets que nous avons donnés, nous avons supposé toutes leurs parties construites en bonne maçonnerie, et nous en avons évalué la dépense d’après cette hypothèse ; mais elles n’ont pas toutes besoin d’une égale solidité, et cette solidité ne doit être que relative à leur destination.
Par exemple, tout le corps de logis, les écuries et les étables, doivent être construits avec toute la solidité que les matériaux disponibles peuvent le permettre. Le premier, à cause de son élévation, de l’intempérie des saisons, et des accidens du feu ; et les autres, à cause des chocs des bestiaux et des dégradations journalières qu’ils pourroient y faire, si les portes et les mangeoires n’étoient pas solidement construites. Encore, pour les écuries et les étables, ainsi que pour les bergeries, suffiroit-il que leurs fondations, leurs encoignures, leurs entrées et leurs mangeoires fussent d’une solidité convenable ; le surplus pourroit être édifié d’une manière plus légère, sans affecter en rien la solidité générale. Les granges, dans leur état actuel, sont une partie notable des dépenses de construction d’une ferme. Mais si, comme nous l’avons proposé, on vouloit admettre dans les grandes exploitations l’usage des gerbiers fixes à toit mobile, une aire de battage, accompagnée d’une, ou, au plus, de deux travées, suffiroit aux besoins des plus grosses fermes, et il en résulteroit une économie