Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/54

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trouve de très-grandes ressources, est sans contredit le Cours complet d’Agriculture de Rozier. Cependant, il s’en faut de beaucoup qu’il réunisse tout ce qu’il faut savoir, et que les articles qu’il renferme y soient traités avec la méthode et la précision qui conviennent à un livre classique.

Le deuxième travail que devroit entreprendre le bureau d’agriculture, seroit celui de rassembler tous les faits connus en économie rurale, et sur-tout en agriculture où ils sont très-nombreux, de les constater par les expériences multipliées, de les réunir par séries, et d’en déduire des conséquences d’où résultent les principes de la science agricole. Il en est plusieurs qui déjà sont avoués de tous les agronomies ; d’autres ne sont que soupçonnés, et il est très-probable qu’il en existe un plus grand nombre qui sont inconnus. Or, s’il est vrai, comme on ne peut en douter, que la découverte d’un principe bien avéré soit préférable à celle de cent faits isolés, quel avantage ne résulteroit-il pas de ce travail pour les progrès de l’économie rurale[1] ?

  1. Il ne faut pas croire que l’économie rurale, en général, et l’agriculture, en particulier, ne consistent que dans des faits ; qu’elles sont, l’une et l’autre, fort différentes des autres sciences ; que même, elles ne sont pas une science, mais tout au plus un art mécanique qui n’a ni base, ni principes certains ; qu’elles sont renfermées d’ans des pratiques, des procédés, des recettes, des manipulations et des travaux, utiles seulement dans les lieux où ils sont établis, et qui doivent changer en raison des climats, des situations, des localités, des terrains, des expositions, des années, des saisons, etc. Tous ces propos, pour avoir été souvent répétés, n’en sont ni plus exacts, ni plus vrais. Sans doute, toutes ces différences nécessitent des modifications dans l’application des principes, mais ne les changent pas.

    Quels que soient les latitudes, les terrains, il n’est pas moins reconnu que pour les cultures des plantes économiques, les semis ne doivent être précédés de labours ; que l’époque la plus favorable à la levée des graines ne soit celle où la terre, suffisamment imbibée par les eaux, commence à entrer en fermentation ; que l’humidité et la chaleur contribuent à la germination des graines et à l’accroissement des végétaux ; que la sécheresse chaude accélère la maturité des récoltes ; que les plantations réussissent