Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/55

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Une chose non moins utile seroit d’établir un mode de description pour toutes les cultures de végétaux employés dans l’économie rurale, pour toutes les opérations, pour tous les travaux. Ce mode devroit être simple, concis, méthodique, et porter sur des bases essentielles. On négligeroit les détails inutiles aux cultivateurs qui possèdent les élémens de leur art, et insuffisans pour ceux qui n’ont pas les premières notions de la culture. Il résulteroit d’un travail aussi complet que possible, sur cette partie, de grands avantages.

Le premier seroit de réunir, par ordre de matières, toutes les connoissances acquises en économie rurale, de les distribuer par branches, par classes, par sections, etc., comme la science elle-même est divisée.

    d’autant mieux, que les arbres sont arrachés avec plus de soin, que les racines sont mieux conservées, restent moins long-temps exposées à l’air, et que le temps où la plantation est faite, est suivi d’une humidité chaude. Ensuite, que tous les végétaux ligneux, à couches concentriques, peuvent se propager de boutures, et, à plus forte raison, de marcottes ; que la voie de multiplication par les greffes peut être employée avec succès pour propager des variétés de même espèce, des espèces de même genre, et souvent des genres de même famille. Si quelques anomalies paroissent faire des exceptions à ces principes, elles ne doivent pas empêcher de les admettre, parce que, la plupart d’entr’elles n’ayant pas été constatées par des expériences irrécusables, leur existence n’est rien moins que prouvée.

    Ces principes généraux en régissent d’autres du deuxième et du troisième ordre qui ne sont pas moins certains, et qui peuvent être appliqués aux diverses sortes de cultures, sous toutes les zônes de la terre, dans tous les climats et dans tous les terrains, avec les modifications convenables à l’application.

    Ainsi l’agriculture qui est fondée sur l’expérience et la physiologie végétale, qui a ses bases, ses principes, ses divisions, et dont la pratique raisonnée exige quelquefois un si grand nombre de combinaisons intelligentes, est véritablement une science, et une science qu’on doit être d’autant plus jaloux d’acquérir, qu’en nourrissant les hommes, elle fournit à la plus grande partie de leurs autres besoins, et leur procure les plus douces jouissance.