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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/56

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Le deuxième, de rendre à peu près inutile la plus grande partie des livres d’économie rurale qui remplissent les bibliothèques. Le nombre de ceux qui ont paru en Europe, depuis le quatorzième siècle, est énorme. La plupart ne sont que des compilations indigestes, des recueils d’erreurs, ou des répétitions de ce qu’avoient dit les anciens, souvent défigurés faute de les entendre. Y trouve-t-on quelques faits ? ils sont vaguement énoncés, souvent faux, et presque toujours dénués de cette théorie qui doit être appuyée sur des principes exacts. On diminueroit, par ce moyen, une dépense très-considérable, et l’on faciliteroit d’autant l’instruction publique dans cette intéressante partie des connoissances humaines.

Le troisième enfin, seroit de présenter dans un petit nombre de volumes, sous une forme méthodique, et dans un style concis, toutes les connoissances exactes qu’il importe de savoir. Un ouvrage de ce genre, rédigé à l’instar de ceux qui ont été composés pour l’étude de la botanique, de la zoologie, de la chimie, et de quelques autres sciences, feroit avancer rapidement celle de l’agriculture.

À ces obligations imposées au bureau d’économie rurale, on devroit ajouter celle de faire des cours publics, divisés en autant de parties qu’il y auroit de membres dans sa composition. Pour donner à ces cours toute l’utilité dont ils pourroient être susceptibles, il conviendroit qu’on parlât autant aux yeux des auditeurs qu’à leur entendement, parce que les connoissances qui s’acquièrent par plusieurs sens à la fois, sont plus exactes et plus durables. Ainsi, les leçons seroient accompagnées de la démonstration des objets qui en feroient la matière, autant qu’ils en seroient susceptibles. Les élèves praticiens qui se seroient distingués dans les fermes expérimentales distribuées