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nées exactes, que, dans l’état des choses actuelles, on ne peut acquérir qu’au bout d’un grand nombre d’années.

Les bornes de cet article ne nous permettent pas d’entrer dans de plus grands détails sur l’organisation de cet établissement. Il est d’ailleurs facile de les suppléer ainsi que d’imaginer tous les avantages qui pourroient en résulter pour les progrès d’une des sciences les plus utiles à la splendeur de l’État, et au bonheur des individus. Nous ajouterons seulement que les membres d’un tel établissement ne pourront opérer de bien qu’autant qu’ils mériteront, par leur travail, la confiance des agriculteurs, en ne leur présentant que des vérités fondées sur des expériences exactes. Ceux-ci ont été si souvent et si cruellement trompés par les faiseurs de livres, qu’ils sont devenus incrédules, méfians et disposés à rejeter toutes les nouveautés qu’on leur propose. Pour les faire admettre, ils n’emploîront que la voie de l’exemple et la persuasion. Si jamais ils recouroient à l’autorité pour opérer même le bien, ils deviendroient le fléau de l’agriculture au lieu d’en être les bienfaiteurs. Dans les changemens de ce genre, la force de la puissance est dans les encouragemens, et sur-tout dans l’exemple.

Examinons actuellement quelles seroient les dépenses nécessaires pour l’exécution de ce projet, et, pour cela, établissons les objets dont il auroit besoin. Il faudroit à cet établissement :

1°. Quatorze fermes situées dans chacun des bassins naturels qui divisent le territoire français, et dont l’étendue de chacune seroit au moins de cinq cents arpens, composés de terrains variés dans leurs sols et leur situation.

2°. Un terrain de cent cinquante à deux cents arpens, situé dans la partie la plus méridionale de la France, et offrant des