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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/60

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sonnes attachées à ce grand établissement, mais pour une année seulement, par la raison que nous indiquerons ci-après.

Nous estimons que toutes ces dépenses réunies pourroient s’élever à dix millions, mais n’iroient pas au delà. Cette somme est très-considérable, sans doute, et pourroit, au premier coup d’œil, faire ajourner pour long-temps l’exécution de ce projet, si même elle ne le faisoit rejeter : mais si l’on considère qu’il est peu de dépenses aussi utiles et susceptibles de produire un aussi haut intérêt ; qu’il est de l’honneur national de rendre notre agriculture, sinon supérieure à celle de plusieurs peuples voisins, moins favorisés que nous par la nature, du moins aussi florissante ; et qu’un gouvernement éclairé, sensible à toutes les sortes de gloire, ne négligera pas celle qui fait la base de toutes les autres et en assure la durée, nous ne devons pas désespérer de voir un jour ce projet réalisé.

Indépendamment de ces considérations générales, il en est de particulières, qui concourent également à faire adopter ce projet ; il suffira de les indiquer.

1°. Ces terrains, cultivés par des mains habiles, accroîtront le domaine national de propriétés qui augmenteront et doubleront de valeur en peu d’années ; ce qui d’abord donne un gage assuré des dépenses qu’elles occasionneront, et, ensuite, ôte toute inquiétude sur le fonds d’avance : c’est un prêt fait à l’agriculture, qu’elle remboursera avec usure ;

2°. Ces dépenses seront une fois faites pour n’y plus revenir, parce que la vente des produits des cultures de tous les genres, celle des élèves de races perfectionnées, provenant de la multiplication des animaux domestiques, et enfin de tout ce qui sortira de ces fermes, sera suffisante, non seulement pour faire face aux dépenses de toute espèce, relatives à l’ensemble de