Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/62

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aux campagnes les bras que lui enlèvent le luxe des villes, et les hasards de la guerre

4°. Ces fermes expérimentales, placées dans les grands bassins naturels qui partagent la France, fourniront les moyens d’en étudier le climat, les propriétés ; de leur approprier les modes de cultures les plus convenables, d’y placer les espèces d’animaux et de végétaux les plus propres à les fertiliser. On sent combien cette Partie est essentielle aux progrès de l’agriculture française ;

5°. Comme il est prouvé à tout agronome que c’est au

    blissemens qui, ne payant ni location de terrains, ni impôts, leur enlèvent une partie de leurs bénéfices. Mais ils se contentent de porter leurs spéculations sur des objets qui ne leur offrent pas de concurrences aussi redoutables, ce qui n’est pas moins nuisible à cette branche d’industrie qu’aux finances de l’État.

    Les Pépinières nationales sont très-avantageuses aux progrès de l’agriculture, en général, et à ceux du jardinage, en particulier. On leur doit la multiplication et la naturalisation de plusieurs arbres étrangers utiles à l’économie rurale et à l’embellissement du sol de la République. Dirigées par des hommes aussi instruits que Base et Lezerme, elles peuvent devenir encore plus utiles. Mais il seroit à désirer que leur destination fût circonscrite dans de justes bornes ; qu’en continuant d’embrasser toutes les cultures de ce genre, les produits en fussent répandus sur les domaines nationaux, dans les établissemens d’instruction publique, dans les pépinières départementales et communales, et que, s’il restoit ensuite de l’excédant en arbres étrangers qui ne se trouvent point dans le commerce, ces objets fussent vendus à ceux qui y mettroient le prix le plus élevé.

    Dans cette partie de l’économie politique, les administrateurs doivent se borner à faire ce que les agriculteurs ne peuvent entreprendre. Ainsi c’est à eux à faire venir des diverses parties du monde les choses utiles aux progrès de l’économie rurale, à les multiplier abondamment, à les faire connoître aux cultivateurs, par la raison qu’ils ne peuvent désirer que ce qu’ils connoissent. Mais ensuite, ils doivent en faire jouir ceux qui y mettent un plus haut prix, parce qu’en général ils donnent des gages plus assurés de leur zèle pour la conservation et la multiplication de ces objets, que ceux qui les reçoivent gratis. Dès que le commerce en est approvisionné, ils ne doivent plus être considérés que sous le rapport de leur utilité pour les domaines nationaux, et ne jamais entrer en concurrence avec ceux du commerce.