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Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 11.djvu/63

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défaut d’instruction, parmi les agriculteurs, qu’on doit attribuer en grande partie l’état de foiblesse dans lequel languit l’économie rurale, et qui est tel, qu’on ne retire pas du sol de la France le tiers du produit qu’il pourroit fournir chaque année, cet établissement qui, d’une part, mettra à la portée des cultivateurs les productions animales et végétales de races perfectionnées, et, de l’autre, enseignera la pratique et la théorie de la science agricole, produira nécessairement des hommes instruits qui, se répandant sur la surface de la France, y porteront l’exemple d’une culture éclairée, en même temps que les animaux et les végétaux qui en sortiront, et qu’il aura naturalisés ou perfectionnés, donneront les moyens les plus sûrs d’augmenter les produits du sol ;

6°. Et enfin, cet établissement ne procurât-il, dans l’espace d’un siècle, qu’un animal, ou même un végétal utile, tels que le maïs, le tabac, la pomme de terre, s’ils n’étoient pas déjà introduits dans notre agriculture, ce n’en seroit pas moins une acquisition précieuse ; il en résulteroit l’emploi de nouveaux terrains, de l’occupation pour un plus grand nombre de bras, de nouvelles sources de consommation et d’industrie qui, en augmentant le bien-être du cultivateur, activeroient les manufactures, le commerce, et bonifieroient les revenus de l’État[1].

Tels sont les moyens qui nous paroissent les plus propres à perfectionner l’économie rurale dans toutes ses branches, et que nous avons cru devoir proposer : si ce projet n’est qu’un

  1. Cette vérité ne peut être révoquée en doute que par ceux qui ne savent pas que la nature n’a donné à la France que le gland, la châtaigne, la poire, la pomme sauvage, et autres fruits acerbes de cette nature, dont se nourrissoient nos ancêtres ; que tout ce que nous avons de bon et d’utile en agriculture, et même d’agréable en arbres et en fleurs d’ornement, est le produit de climats étrangers ; que nous les devons en grande