jaunâtre, avec des taches jaunes sur l’aile dont le dessous est d’un jaune roux ;
La draine, (turdus viscivorus Lin.) brune en dessus et blanchâtre, avec des taches noires en dessous ;
La litorne, (turdus pilaris Lin.) dont la tête et le croupion sont d’un gris cendré, les plumes de la queue et les pieds noirs ;
Enfin, le mauvis (turdus iliacus Lin.) qui a les parties supérieures du même brun que la première espèce, la poitrine variée de brun clair et de jaunâtre, le ventre blanc sale, une ligne blanche au dessus et au dessous des yeux, et les ailes rousses en dessous.
Dans différens pays on surnomme la première, grive chanteuse ou vendangeuse ; la seconde, grosse grive, grive de brou ou de gui, parce qu’elle paroît friande des baies de ce végétal ; la troisième, grive de genièvre, pour une raison semblable ; et la quatrième, grive des Ardennes, Champenoise, et montagnarde. Ces désignations tirées de certaines habitudes, propres à chacune de ces espèces, servent à les distinguer : toutes d’ailleurs ont plusieurs points de conformité ; dans toutes, le mâle et la femelle se ressemblent beaucoup en grosseur et en couleur ; seulement les mâles ont les couleurs plus vires et plus nettes ; toutes se nourrissent de différentes baies, de fruits, d’insectes, de vers qu’elles cherchent à terre après les pluies, de limaçons auxquels elles font la chasse l’hiver, lorsqu’ils se montrent au soleil ou au dégel. Les deux premières espèces se trouvent seules toute l’année, en France : par là on en connoît le ramage qui est fort agréable, sur-tout celui de la grive, dont le mâle est un des premiers chantres du printemps, restés dans les bois et perchés au plus haut des arbres. On voit au retour de cette belle saison, ces oiseaux la saluer de leurs chants long-temps prolongés, et mêler leur mélodie à l’hymne général de la nature.
Ce talent musical a valu à cette espèce d’être plus particulièrement que les autres, destinée à nos fantaisies, et d’être soumise à ce que nous appelons l’éducation des oiseaux, éducation dont elle s’est trouvée très-susceptible : la grive vit très-bien en cage, et y apprend beaucoup de choses.
La litorne et le mauvis diffèrent des précédentes, en ce que ces oiseaux ne paroissent guères dans nos climats qu’à automne, lors de la maturité des fruits, et qu’elles voyagent en bandes beaucoup plus nombreuses et plus serrées que les autres qu’on ne trouve qu’en plus petites compagnies.
La transmigration des grives, en général, se fait du Nord au Sud ; l’époque de leurs voyages est celle de la saison de la maturité des fruits. Aux approches des vendanges, elles descendent en troupes des climats du Nord, pour se répandre, pendant l’automne et l’hiver, sur les contrées plus fertiles et moins dépouillées du Midi : je les ai vues porter leurs excursions jusques à l’Égypte, où elles arrivent au mois d’octobre, y vivent assez familièrement, fréquentant l’ombrage des orangers et des citronniers voisins des habitations, et en repartent vers le mois de mai, pour aller, sans doute, accomplir le vœu de la nature, et multiplier leur espèce dans les asiles des rochers du Nord qu’elles quitteront encore l’automne suivant. Chacune de ces transmigrations est si sensible, que ce gibier devient pour les bords de la Baltique, où il fait sa première station, un objet de consommation considérable. Klein assure qu’il s’en vend chaque année quatre-vingt-dix mille paires, dans la seule ville de Dantzick. L’espèce qui reparoît la première est celle de la grive proprement dite ; elle est suivie des mauvis, puis des litornes, et enfin