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de hauteur que de largeur, le colleteur soutient le collet à la hauteur nécessaire, au moyen de deux petites fourches, grosses comme une plume à écrire ; si, au contraire, le passage est plus large que haut, il le rétrécit avec quelques petites branches qu’il fiche en terre de chaque côté. Quelquefois des lièvres défians, reconnoissant un objet étranger placé sur leur chemin, grattent à l’entour et le dérangent pour passer, sans s’y prendre. Pour déjouer cette ruse, on tend, au dessous du collet ordinaire et à plate terre, un autre collet que l’on attache à une branche basse et sur lequel on jette quelques feuilles : le lièvre qui, chaque nuit, suit sa route accoutumée, défait le premier collet et se prend au second par les pattes.

Le panneau simple ou double, ou contre-maillé. C’est un filet en carré long qui, lorsqu’il est tendu, paroît comme un par de muraille, d’où quelques uns le nomment simplement pan. On le tend dans une passée connue, de manière qu’il regarde le côté d’où l’animal doit venir. Des piquets taillés en pointe, à un bout que l’on enfonce légèrement en terre, le soutiennent de l’autre un peu incliné ; en sorte que le lièvre, effarouché par le bruit que font, dès qu’ils le voient approcher, les chasseurs cachés sur les côtés de la passée et en avant du panneau, se précipite contre le filet, le fait tomber et s’y trouve enveloppé. (S.)


LIGATURE DES TIGES (voyez Fruits ; moyens artificiels d’accélérer leur maturité.). (Tollard aîné.)


LIGNE, (Pêche, ) instrument composé d’une perche ou d’une forte baguette, d’un cordon et d’un hameçon amorcé. C’est du moins ce que l’on entend communément lorsqu’on parle d’une ligne propre à pêcher dans les eaux douces, courantes ou mortes, quoique, à bien dire, la ligne ne soit que la petite corde attachée d’un bout à la baguette, et tenant l’hameçon de l’autre. L’on dit donc assez généralement que l’on pêche à la ligne, quand on se sert de l’instrument dont je viens de désigner les trois parties principales. Quelques uns disent pêcher à la perche, à cause du manche de la ligne qui se fait souvent avec une perche longue et pliante ; et aussi pêcher à la canne, parce que ce manche est tantôt formé de roseaux ajustés les uns au bout des autres, et tantôt disposé de façon à servir de canne pour marcher.

La pêche à la ligne ne convient qu’aux gens oisifs, qui ne craignent ni l’ennui, ni la perte du temps. Les pêcheurs de profession, ceux qui attendent quelque profit de leurs occupations, usent de moyens moins lents et plus assurés. Cependant, comme cet exercice de patience sert d’amusement à quantité de personnes, je vais entrer dans quelques détails à son sujet.

On donne ordinairement dix à douze pieds de long au manche ou à la perche ; au reste, cette longueur se proportionne à l’étendue de la nappe d’eau où l’on se propose de pêcher, et à la hauteur de ses bords. La perche vaut mieux si elle est composée de deux pièces, l’intérieure, ou le bâton, qui n’est point flexible et qui est de sapin, de tremble ou de tout autre bois léger, et la supérieure, qui est pliante et légère, pour laquelle le coudrier est le meilleur bois que l’on puisse employer. Si la perche est d’une seule pièce, on la façonne avec le coudrier, le peuplier, le micocoulier, etc. Quand l’on se sert d’une canne, soit de roseau, soit de jonc, soit d’un des bois indiqués ci-dessus, on ajuste à son extrémité un beau jet de coudrier qui doit entrer par le gros bout dans l’intérieur, et jusque vers la moitié de la longueur de la canne. Ces deux pièces suffisent pour pêcher,