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désordres se prolongent sur les nerfs optiques, sur les parois des sinus falciforme et latéraux, dans la moelle allongée, et même dans la moelle épinière.

On trouve des épanchemens de sérosités entre la dure-mère et la pie-mère.

Le cerveau est gorgé, mollasse ; les ventricules sont abreuvés d’eau, le plexus choroïde est tuméfié ; il y a peu de consistance dans les différentes couches médullaires qui servent de base aux nerfs qui émanent du cerveau et du cervelet.

La glande pituitaire est macérée et entourée de beaucoup d’eau.

La moelle allongée et la moelle épinière participent aussi plus ou moins de cet état.

Les nerfs olfactifs sont épaissis, mollasses, jaunâtres, et l’os ethmoïde, par où ils pénètrent, a beaucoup moins de consistance que dans l’état sain ; les couches optiques, ainsi que les nerfs qui en émanent, sont affectés dans leur couleur et dans leur densité.

Tous ces désordres s’observent particulièrement aux nerfs de la cinquième paire, vers la protubérance annulaire qui leur donne naissance ; cette altération existe également dans les deux gros cordons qui se portent à l’une et à l’autre mâchoire : ils sont mollasses et jaunâtres.

Il existe des points d’ulcération avec de la matière séreuse, une espèce de matière purulente, gluante, dans les cellules ethmoïdales, dans les cornets, dans les sinus frontaux et maxillaires, dans l’orbite, même dans l’intérieur de l’oreille.

Ces phénomènes sont plus marqués dans les sujets en qui les convulsions ont été plus dominantes.

Ventre. Toute la masse intestinale est livide ; l’épiploon est infiltré et de couleur jaune foncée.

L’estomac est vide d’alimens et racorni, crispé, ridé, ou bien il est distendu ; il contient des humeurs glaireuses, jaunâtres ou verdâtres, et souvent des ascarides, des strongles. Ces matières s’observent aussi dans les intestins grêles qui sont cordés ou météorisés ; il y a très-peu de matières dans les gros intestins : les excrémens, formés en crottins, sont glaireux, bruns ; le foie est gorgé et parsemé de beaucoup de taches jaunes ; la vésicule du fiel est souvent très-volumineuse, les glandes lymphatiques sont gorgées, les vaisseaux lymphatiques très-apparens. On a remarqué, dans le canal thorachique, des matières formées en espèces de croûtes qui en tapissoient l’intérieur.

La vessie est souvent vide, et quelquefois distendue par une grande quantité d’urine.

Poitrine. Il y a de la sérosité jaunâtre épanchée dans la poitrine ; il y a des indurations, des points d’infiltration, de suppuration glaireuse dans les poumons ainsi que dans la trachée artère ; on y trouve aussi des vers. Le médiastin est épaissi, et le cœur est très flasque ; le péricarde est rempli d’eau mucilagineuse ; enfin, au lieu d’infiltration jaune, les membranes séreuses et muqueuses présentent quelquefois de légers engorgemens sanguins.

Causes. Est-il vrai que cette maladie soit due à la voracité naturelle aux chiens, à leur lasciveté, à l’usage fréquent qu’ils font de la charogne, etc. ?

Ne devroit-on pas plutôt l’attribuer au régime contre nature auquel on soumet ces animaux ? Ils sont essentiellement carnassiers, et cependant on ne les nourrit le plus communément qu’avec de la soupe, dans laquelle entre le gâteau composé du tissu rance d’où l’on a exprimé la graisse. Le pain grossier, seule nourriture végétale à laquelle ils sont condamnés dans bien des endroits, et principalement dans les chenils des seigneurs et des princes, surcharge leur estomac, le débilite, parce