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2°. l’huile en est moins douce ; 3". elle dépose davantage ; 4". l’écorce dure se trouvant mêlée dans les tourteaux avec le parenchyme, ils sont moins propres à la nourriture des bestiaux.

Emploi des graines écorcées. L’écorçage consiste à enlever l’enveloppe dure qui forme la cellule de l’amande, et qui adhère à sa pellicule. Pour le pratiquer, la faîne doit être sèche, et alors son enveloppe se brise facilement entre les doigts. Mais la méthode de l’écorçage à la main est longue, et n’enlève point la pellicule qui est adhérente à l’amande, pellicule qui lui donne une saveur amère, dont le frottement et le vannage la purgent. On a proposé, dans ce cas, de faire sécher la faîne sur des plaques de tôle ; mais la chaleur doit être alors très-modérée, et, crainte d’erreur, je conseillerois aux cultivateurs comme un moyen même économique, de se servir du four lorsqu’on en a retiré le pain.

On pourroit pratiquer l’écolage en grand au moyen des meules de moulin, qu’on écarteroit de manière à n’attaquer que l’écorce ; et cette opération employée pour le mondage des graines (Voy. article Gruau) doit avoir de bons résultats. La faîne ainsi dépouillée de son écorce, veut être employée aussitôt, car elle ne tarde pas à s’altérer, et l’huile qu’elle contient se rancit par le contact de l’air, qui la sature d’oxigène.

Machines et instrumens. On pourroit renvoyer pour cet objet à ce que nous avons dit, sur les moyens propres à extraire les huiles, car les machines et instrumens qu’on emploie sont applicables à la faîne. Mais il faut les nettoyer soigneusement en les échaudant avec une lessive de potasse, car les vieilles huiles dont ils sont imprégnés, altéreroient la meilleure qualité d’huile qu’on pourroit obtenir.

Les instrumens neufs ont un autre inconvénient, qui est de gâter d’abord l’huile, et d’en absorber une certaine quantité ; il faut donc, avant d’en faire usage, les saturer et leur faire subir la lessive de potasse. Il seroit, au reste, à désirer que les parties des machines qui touchent à l’huile, fussent en fer battu, et on conçoit assez les raisons pour éviter que jamais elles soient en cuivre.

Ces machines se réduisent à quatre espèces, savoir :

1°. Les premières, destinées à nettoyer les faînes, et qui sont le crible, le van, le tarare, et le moulin à farine. (Voyez ci-dessus.)

2°. Les secondes, qui divisent la faîne ; sont le moulin à pilon, le mortier, les moulins à farine, et les bluteaux. (Voyez ces articles.)

3°. Celles qui expriment cette huile consistent en presses, sacs et chaudières.

4°. Celles qui servent à conserver l’huile, sont des tonneaux, des jarres, et des outres.

Pilage. Il faut diviser la faîne, pour obtenir l’huile qu’elle contient, et on la fait pour cela passer sous des pilons, qui agissent dans des espèces de mortiers ou trous creusés dans le bois. Il faut éviter que les coups des pilons ne soient trop forts, parce qu’ils altéreroient l’huile en l’échauffant. Pour remédier à cet inconvénient, on ajoute de l’eau, et on laisse reposer la pâte afin qu’elle s’imbibe, et on recommence ensuite à piler. Trop d’eau feroit une émulsion, et la juste proportion est d’une livre d’eau sur quinze livres de faînes. Un quart d’heure de battage suffit pour broyer la faîne, et on juge qu’elle l’est suffisamment, lorsqu’en pressant la pâte, on voit suinter l’huile.

Écrasage. Il ne diffère du pilage, que parce qu’on fait usage des meules.

Mouture. Une manière avantageuse de diviser la faîne écorcée, c’est de la réduire en farine grossière, avec des moulins à eau. On pourroit, en petit, leur substituer les moulins à bras, et enfin des moulins faits comme ceux à moutarde.

Pressage, C’est le même procédé que