joint aux noms français les noms botaniques, afin d’éviter l’incertitude qui pourroit provenir des différentes dénominations sous lesquelles on désigne différentes plantes dans le langage vulgaire. Ce tableau a été tiré des Amœnitates academicæ de Linnæus. Nous y avons fait un petit nombre d’additions et de changemens, et nous l’avons augmenté de plusieurs notes que nous avons cru nécessaires pour guider les cultivateurs dans le choix ou l’extirpation des plantes utiles ou nuisibles aux bestiaux. Ce tableau est certainement loin d’être complet ; mais nous croyons qu’il pourra être d’un grand secours aux personnes qui s’occupent de l’amélioration des prairies. Il seroit à désirer que des botanistes cultivateurs voulussent réitérer, et multiplier des essais qui doivent avoir une grande influence sur les progrès de l’agriculture.
Nous allons donner l’explication de plusieurs mots nouveaux, dont nous nous sommes servis, pour indiquer la nature de chaque plante, ou plutôt le sol, l’exposition, les lieux où elle croît. La nouveauté du sujet nous a contraints d’inventer des expressions propres à peindre, sans périphrases, les idées que nous voulions exprimer. Nous nous sommes écartés le moins possible de l’analogie ; et nous avons fait dériver ces mots de ceux usités dans notre langue, ou, à leur défaut, de ceux pris du latin.
Il étoit important, afin de rendre notre travail plus utile, d’indiquer au cultivateur l’espèce de terrain dans lequel chaque plante se plaît, et croît spontanément. Cette connoissance préliminaire est nécessaire pour le succès d’une culture quelconque. Ainsi, au lieu de dire que telle plante se plaît dans un sol argileux, qu’elle croit sur les bords de la mer, qu’elle se trouve dans les terrains tourbeux, qu’elle végète sur les rochers, etc., etc., nous n’avons employé qu’une seule expression pour chacune de ces idées, et nous avons dit : telle plante est argilée, maritime, tourbeuse, rupestre, etc., etc. Ce style nous a paru tout aussi clair et beaucoup plus concis que celui dont on fait usage communément. Nous avons cru que c’étoit le seul que l’on pût employer dans un tableau où chaque idée doit plutôt être représentée par un trait que par une phrase.
On doit lire, pour l’intelligence du Tableau suivant, la première note qui s’y trouve annexée.