Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1805, tome 12.djvu/639

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à peu près comme la pochette dont il a été parlé à l’article Lapin.

Les panneaux pour de plus grosses bêtes, telles que le renard et le loup, doivent être beaucoup plus forts de mailles, et plus hauts que ceux précédemment décrits. Dans cette espèce de chasse l’on doit être armé d’épieux. (S.)


TRAQUE, (Chasse,) battue qui se fait dans une enceinte déterminée d’un bois, pour chasser les diverses espèces d’animaux sauvages qui s’y trouvent. La traque exige un concours assez nombreux de chasseurs, qui se partagent en deux bandes ; l’une, celle des traqueurs, se dispose en portion de cercle avant d’entrer dans l’enceinte, de façon que les deux extrémités de l’arc soient dirigées vers le point où ils vont, et qu’il y ait entre chaque traqueur une distance à peu près égale, et, autant qu’il est possible, peu considérable. Cette troupe est la seule agissante ; l’autre, qui se compose de chasseurs armés de fusils, est immobile, et se range dans un chemin, où ils attendent au passage le gibier que les traqueurs poussent devant eux, en suivant la direction du vent, jetant quelques cris, et frappant les arbres et les buissons avec des bâtons, qui sont leurs seules armes.

Ce n’est qu’en hiver que cette chasse a lieu, les arbres, dépouillés de leurs feuilles, facilitant la marche régulière des traqueurs, et permettant aux tireurs de distinguer le gibier qui approche ; d’ailleurs, les bois sont alors la retraite habituelle des animaux sauvages. Les chiens sont inutiles pour la traque ; ils la dérangeroient même, à moins que l’on n’ait un chien de plaine assez sage pour voir passer le gibier et entendre les coups de fusil, sans s’agiter, ni crier ; on ne le lâche que pour trouver une pièce de gibier qui n’auroit été que blessée.

On conçoit que la traque est la plus meurtrière de toutes les chasses ; c’est, pour ainsi dire, une suite d’assassinats, qui n’exige ni peines, ni recherches, ni adresse. Le tireur attend à sa portée le gibier qui arrive, pour l’ordinaire, à pas lents, et dont l’approche lui est annoncée par le bruit que produit la marche de l’animal sur les feuilles, et il le tire fort à son aise. Mais cette chasse est très-dangereuse pour les hommes ; les fusils ne doivent être confiés qu’à des chasseurs exercés et prudens, qui savent que l’on ne doit jamais tirer dans le chemin où leurs compagnons sont rangés, et qu’avant de tirer dans l’enceinte, ils doivent bien s’assurer que le coup ne pourra pas atteindre les traqueurs. J’ai été témoin de plusieurs accidens occasionnés par l’inexpérience et l’étourderie des chasseurs ; et il n’y a guères de ces grandes traques que l’on commande l’hiver contre les loups, et pour lesquelles on arme le premier qui se présente, où il n’en arrive de semblables. (S.)


TRAQUENARD, (Chasse,) piège de fer qui se vend chez les marchands quincailliers, et dont l’usage est décrit à l’article Renard du Cours. (S.)


TRÉBUCHET, (Chasse.) Les chasseurs donnent le nom de trébuchet à plusieurs machines qui, soutenues en l’air dans un état de ressort et de gravitation, enferment ou tuent, en s’abattant, le gibier qui, attiré par un appât sous la machine, en fait jouer la détente. Les filets à ressort et les fossettes, pièges décrits à leurs lettres, sont des sortes de trébuchets. Mais il semble qu’on applique plus spécialement cette dénomination seule, et non accompagnée d’un adjectif caractéristique, à l’espèce de panier ou cage pyramidale qu’on tend à l’aide du quatre de chiffre, pour toutes sortes d’oiseaux, et particulièrement pour les