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DE S. ALEXANDRE, etc.

nées laissoient voir à découvert les entrailles. Ayant donc son âme unie à J. C., il la lui rendit en invoquant son saint Nom.

Le tombeau réunit deux amis, que la mort seule avoit pu séparer durant quelques momens ; les fidèles ayant enlevé secrètement leurs corps, allèrent cacher ce pieux larcin dans un endroit inconnu aux infidèles. Il y avoit sur le penchant d’une des collines de la ville, un enfoncement couvert d’arbres épais ; là, parmi des brossailles on trouvoit une espèce de grotte : la chûte des eaux l’avoit insensiblement creusée, et leur humidité féconde avoit fait naître à l’’entour des ronces et des épines, qui en déroboient la vue à ceux que le hasard conduisoit en ces lieux écartés. Ce fut cette caverne qui fut choisie pour être la dépositaire des sacrées dépouilles de nos Martyrs, et qui les mit à couvert d’une seconde persécution des païens, qui par une inhumanité inconnue aux peuples les plus barbares, refusoient aux morts le repos de la sépulture. Ce lieu est devenu dans la suite célèbre par les miracles qui s’y opèrent tous les jours, et qui y attirent la dévotion du peuple. Et voici ce qui commença à le mettre en réputation.

Une maladie contagieuse ravageant toute la ville de Lyon, un jeune homme de condition consumé des ardeurs d’une fièvre maligne, fut averti en songe d’avoir recours aux remèdes que lui donneroit une certaine femme qui lui fut nommée. C’étoit celle-là même qui avoit le