Aller au contenu

Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/156

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

prouver est que leur être n’est pas simplement mental. Il faut entendre par là que l’être qui leur appartient est indépendant du fait qu’ils soient pensés ou appréhendés d’une manière ou d’une autre par les esprits. Nous avons déjà abordé ce sujet à la fin du chapitre précédent, mais nous devons maintenant examiner plus en détail quelle sorte d’être appartient aux universaux.

Considérons une proposition telle que « Édimbourg est au nord de Londres ». Nous avons ici une relation entre deux lieux, et il semble évident que cette relation subsiste indépendamment de la connaissance que nous en avons. Lorsque nous apprenons qu’Édimbourg est au nord de Londres, nous apprenons quelque chose qui n’a de rapport qu’avec Édimbourg et Londres : nous ne causons pas la vérité de la proposition en l’apprenant ; au contraire, nous appréhendons simplement un fait qui existait avant que nous ne le sachions. La partie de la surface terrestre où se trouve Édimbourg serait au nord de la partie où se trouve Londres, même si aucun être humain ne connaissait le nord et le sud, et même s’il n’y avait aucun esprit dans l’univers. Bien entendu, de nombreux