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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/159

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où il désigne l’objet d’un acte de pensée, la blancheur est une « idée ». Ainsi, si l’ambiguïté n’est pas levée, on peut en venir à penser que la blancheur est une « idée » dans l’autre sens, c’est-à-dire un acte de pensée ; et ainsi on en vient à penser que la blancheur est mentale. Mais en pensant ainsi, nous lui enlevons sa qualité essentielle d’universalité. L’acte de pensée d’un homme est nécessairement différent de celui d’un autre homme ; l’acte de pensée d’un homme à un moment donné est nécessairement différent de l’acte de pensée du même homme à un autre moment. Par conséquent, si la blancheur était la pensée par opposition à son objet, deux hommes différents ne pourraient pas y penser, et un seul homme ne pourrait pas y penser deux fois. Ce que plusieurs pensées différentes de la blancheur ont en commun, c’est leur objet, et cet objet est différent de toutes ces pensées. Les universaux ne sont donc pas des pensées, bien que, lorsqu’ils sont connus, ils soient l’objet de pensées.

Nous ne trouverons pratique de parler de choses existantes que lorsqu’elles sont dans le temps, c’est-à-dire lorsque nous pouvons indiquer un moment elles existent (ce qui n’exclut pas la possibilité