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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/212

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la lecture. Si les journaux annoncent la mort du roi, nous sommes assez bien fondés à croire que le roi est mort, puisque c’est le genre d’annonce qui ne serait pas faite si elle était fausse. Et nous sommes tout à fait justifiés de croire que le journal affirme que le roi est mort. Mais ici, la connaissance intuitive sur laquelle repose notre croyance est la connaissance de l’existence de données sensorielles dérivées de l’examen de l’imprimé qui donne la nouvelle. Cette connaissance ne s’élève guère à la conscience, sauf chez une personne qui ne peut pas lire facilement. Un enfant peut être conscient de la forme des lettres et passer progressivement et péniblement à la réalisation de leur signification. Mais toute personne habituée à lire passe immédiatement à la signification des lettres et n’est pas consciente, sauf à la réflexion, qu’elle a dérivé cette connaissance des données sensorielles appelées voir les lettres imprimées. Ainsi, bien qu’une inférence valide des lettres à leur signification soit possible et puisse être effectuée par le lecteur, elle n’est pas effectuée en réalité, puisqu’il n’effectue aucune opération que l’on puisse appeler inférence logique.