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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/243

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resterait encore beaucoup à faire pour créer une société de valeur ; et même dans le monde actuel, les biens de l’esprit sont au moins aussi importants que les biens du corps. C’est exclusivement parmi les biens de l’esprit que se trouve la valeur de la philosophie, et seuls ceux qui ne sont pas indifférents à ces biens peuvent être persuadés que l’étude de la philosophie n’est pas une perte de temps.

La philosophie, comme toutes les autres études, vise avant tout la connaissance. La connaissance qu’elle vise est celle qui donne unité et système à l’ensemble des sciences, celle qui résulte d’un examen critique des fondements de nos convictions, de nos préjugés et de nos croyances. Mais on ne peut pas dire que la philosophie ait eu beaucoup de succès dans ses tentatives de fournir des réponses définitives à ses questions. Si vous demandez à un mathématicien, à un minéralogiste, à un historien ou à tout autre homme de science quel ensemble de vérités précises a été établi par sa science, sa réponse durera aussi longtemps que vous voudrez bien l’écouter. Mais si vous posez la même question à un philosophe, il devra, s’il est