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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/244

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candide, avouer que son étude n’a pas abouti à des résultats positifs tels que ceux obtenus par d’autres sciences. Il est vrai que cela s’explique en partie par le fait que, dès qu’il est possible d’acquérir une connaissance précise d’un sujet, ce sujet cesse d’être appelé philosophie et devient une science distincte. Toute l’étude des cieux, qui appartient aujourd’hui à l’astronomie, était autrefois comprise dans la philosophie ; le grand ouvrage de Newton s’appelait « les Principes mathématiques de la Philosophie naturelle ». De même, l’étude de l’esprit humain, qui faisait partie de la philosophie jusqu’à une date très récente, a été séparée de la philosophie et est devenue la science de la psychologie. Ainsi, dans une large mesure, l’incertitude de la philosophie est plus apparente que réelle : les questions qui sont déjà susceptibles de recevoir des réponses définitives sont placées dans les sciences, tandis que celles auxquelles on ne peut encore donner de réponse définitive restent pour former le résidu que l’on appelle philosophie.

Mais ce n’est là qu’une partie de la vérité concernant l’incertitude de la philosophie. Il y a beaucoup de questions — et parmi elles