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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/50

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46 THE PROBLEMS OF PHILOSOPHY

l'obtenons par le sens du toucher ; c’est seulement par l’expérience de la petite enfance que nous apprenons à toucher les choses que nous voyons, ou à voir les choses dont nous sentons qu’elles nous touchent. Mais l’espace de la science est neutre entre le toucher et la vue ; il ne peut donc être ni l’espace du toucher, ni l’espace de la vue.

Par ailleurs, différentes personnes voient le même objet comme ayant des formes différentes, selon leur point de vue. Une pièce de monnaie circulaire, par exemple, bien que nous devions toujours la juger circulaire, semblera ovale à moins que nous ne soyons en face d’elle. Lorsque nous jugeons qu’elle est circulaire, nous jugeons qu’elle a une forme réelle qui n’est pas sa forme apparente, mais qui lui appartient intrinsèquement, indépendamment de son apparence. Mais cette forme réelle, qui concerne la science, doit se trouver dans un espace réel, qui n’est pas le même que l’espace apparent de quiconque. L’espace réel est public, l’espace apparent est privé pour le percipient. Dans les espaces privés de différentes personnes, le même objet semble avoir des formes différentes ; ainsi l’espace réel, dans lequel il a sa forme réelle, doit être