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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/65

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sans être dans mon esprit doit être dans un autre esprit.

Pour comprendre son argument, il est nécessaire de comprendre l’usage qu’il fait du mot « idée ». Il donne le nom d’« idée » à tout ce qui est immédiatement connu, comme, par exemple, les données sensorielles. Ainsi, une couleur particulière que nous voyons est une idée, de même qu’une voix que nous entendons, et ainsi de suite. Mais le terme n’est pas entièrement limité aux données sensorielles. Il y a aussi des choses dont on se souvient ou que l’on imagine, car ces choses-là aussi sont connues immédiatement au moment où l’on s’en souvient ou où l’on les imagine. Toutes ces données immédiates, il les appelle « idées ».

Il examine ensuite des objets courants, comme un arbre, par exemple. Il montre que tout ce que nous savons immédiatement lorsque nous « percevons » l’arbre consiste en idées au sens où il l’entend, et il soutient qu’il n’y a pas la moindre raison de supposer qu’il y a quelque chose de réel dans l’arbre en dehors de ce qui est perçu. Son être, dit-il, consiste à être perçu : dans le latin des écoliers, son « esse » est « percipi. » Il admet pleinement