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Page:Russell - The Problems of Philosophy, 1912.djvu/66

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que l’arbre doit continuer à exister même lorsque nous fermons les yeux ou qu’aucun être humain ne se trouve à proximité. Mais cette existence continue, dit-il, est due au fait que Dieu continue à le percevoir ; l’arbre « réel », qui correspond à ce que nous avons appelé l’objet physique, consiste en des idées dans l’esprit de Dieu, idées plus ou moins semblables à celles que nous avons lorsque nous voyons l’arbre, mais qui diffèrent par le fait qu’elles sont permanentes dans l’esprit de Dieu aussi longtemps que l’arbre continue à exister. Toutes nos perceptions, selon lui, consistent en une participation partielle aux perceptions de Dieu, et c’est à cause de cette participation que des personnes différentes voient plus ou moins le même arbre. Ainsi, en dehors des esprits et de leurs idées, il n’y a rien dans le monde, et il n’est pas possible que quoi que ce soit d’autre soit jamais connu, puisque tout ce qui est connu est nécessairement une idée.

Cet argument comporte de nombreuses erreurs qui ont joué un rôle important dans l’histoire de la philosophie et qu’il convient de mettre en lumière. Tout d’abord, il y a une confusion engendrée par l’utilisation du mot « idée ». Nous pensons qu’une idée