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XXVIII
PRÉFACE.

que, s’il en avait entendu parler, ce ne pouvait être que dans son enfance, à un âge où, né seulement à la vie physique, il lui avait été impossible de rien retenir.

On pourrait donc, en prenant pour point de départ la date du plus ancien poëme de notre trouvère (1254 ou 1255), faire remonter sa naissance à une vingtaine d’années auparavant, de 1235 à 1240, je suppose. Quant à sa mort, nous ne pouvons de même en fixer l’époque qu’approximativement. Rutebeuf, qui n’avait pas d’autre profession, dut rimer tant qu’il vécut : or les allusions le plus rapprochées de nous que l’on rencontre dans ses œuvres se rapportent[1] à des événements qui eurent lieu dans le cours de l’année 1285. Encore en trouvons-nous deux seulement, et toutes deux dans la même pièce. Nous croyons donc être dans le vrai en plaçant au plus tard vers 1286 l’époque de la mort de Rutebeuf.

Si l’on nous demande à présent quelques détails sur les pièces de notre trouvère qu’on rencontrera dans notre recueil, nous dirons qu’elles sont au nombre de cinquante-six, et que Rutebeuf s’y nomme environ quarante fois, tant dans le titre qu’à la fin ou dans le courant de la plupart d’entre elles. Quant à celles qui ne portent pas son nom, nous les avons éditées, d’abord parce qu’on les lui attribue,

  1. Voyez, t. I. pages 235 et 236.