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LI DIZ DE L’ERBERIE.

Gariz en mainz d’une semainne,
Ce n’est pas faute ;
Et si gariz de goute flautre :
Jà faut n’en iert basse ne haute,
Toute l’abat.
Ce la vainne dou cul vos bat,
Je vos en garrai sanz débat,
Et de la dent
Gariz-je trop apertement
Par .i. petitet d’oignement.
Que vos dirai ?
Oiez coument jou confirai :
Dou confire ne mentirai,

C’est cens riote[1].
Preneiz dou sayn de la marmote,

De la merde de la linote
Au mardi main
Et de la fuelle dou plantain,
Et de l’estront de la putain
Qui soit bien ville[2],
Et de la pourre de l’estrille,
Et du ruyl[3] de la faucille,
Et de la lainne,
Et de l’escorce de l’avainne
Pilei premier jor de semainne ;

  1. Riote, raillerie, et plus proprement : bavardage.
    Li uns chaule, li autres note,
    Et li autres dit la riote.
    (Le dit du Buffet. — Fabliaux et Contes de Barbazan.)
    Il y a aussi une pièce intitulée La riote de l’ monde qui a été publiée par M. Francisque Michel.
  2. Ms. 198 N.-D. Var. Vielle.
  3. Ruyl, rouille.