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NOTES

Mais iront aval et amont,
Puisque povreté les semont.
Il leur convendra controuver
Se leur vivre veulent trouver.
Puis qu’ainsi nous sont tresjeté,
En tel doleur et povreté
Controuver faudra maintes lobes
Pour leurs vivres et pour leurs robes,
Dont par leurs més biax et souciex,
Les gens trairont à leurs autieus
Pour faire emplir leur tirelire.
Ainsinc ira de pire en pire,
Et tournera tout en deffit.
Je ne sai qui tant d’ordres fit.

D’une part avons les Croisiez
Qui sont golés et envoisiez,
Après resont les Guillemins,
Et d’autre part les Matebins ;
Frères y a de Trinité,
Qui bien aiment charnalité,
Encore y a Frères Barrez,
Qui sont comme .ij. dez quarrez,
Que l’en nomme Frères du Carme ;
Et bien ont des fames sans charme.
Puis r’avés Frères des Billetes.
Or y a Dieu de ses fillettes
Qui Filles-Dieu sont apelées,
Et quant veulent sont mariées,
Et sont bien Filles-Dieu nommées
Teles que Diex n’a engendrées.
Bien scevent les hostiex aus moinnes,
Et aussinc celes aus chanoines.
Par Paris font leurs crieries ;
Après viennent les Repenties,
Li Bon Enfant, li Jacobin,
Qui menjuent maint gros lopin,
Dont bien scevent leurs avantages,
Et porchacent les enterrages.
Si font ceulz de saint Augustin,
Qui souvent en font maint hustin
Avec ces Frères Cordeliers
Et ceulz du Val des escoliers,
Apostres y a et hermites