Cil de rue nueve, Robert,
Et cil de Glatini, Hubert,
Et mestre Pierre li Lombars,
Qui Paris triche par ses ars,
Et Giraut, .i. autres déables,
Et mestre Henri Devénables[1],
Et Raoul de la Charité,
Petit-Pont[2] et lor vanité,
- Trois cuillerettes de sirop
- Qui, à envis, valent un œuf,
- Nos vendent-ils dix sols ou neuf.
- (Mir. N.-D.)
- S’il revienent de Monpellier
- Lor lectuaire sont moult chier.
- Lors dient-il, ce m’est avis,
- Qu’il ont gimgembret et pliris,
- Et diadragant et rosat,
- Et penidium et violat.
- ↑ Ms. 1830. Var. Et maistre Henricus de Naples.
- ↑ Adam de Petit-Pont, Anglais qui, sur la fin du siècle précédent, était venu étudier sous Mathieu d’Angers à Paris, où il avait ouvert, avant d’être chanoine de la cathédrale, une école sur le Petit-Pont, ce qui lui en fit porter le surnom (Voy. p. 433, v. 9.). Après avoir enseigné à Paris la grammaire, la rhétorique et la dialectique, il devint évêque d’Asaph en Angleterre. Il eut pour élève Jean de Salisbury, qui fit tant d’honneur à son maître et fut auteur d’un traité qui obtint une longue réputation dans les écoles. Ce traité avait pour titre L’Art de raisonner, Ars disserendi. Il y eut encore à la même époque un Jean de Paris ou de Petit-Pont, ainsi nommé pour le même motif qu’Adam, et qui avait la réputation de posséder un riche fonds de
sions composaient elles-mêmes leurs médicaments et les vendaient sans l’assistance, comme aujourd’hui, d’une troisième profession, celle des pharmaciens. Un de nos poëtes, dit Legrand d’Aussy, se plaint même à ce sujet du prix excessif qu’ils mettaient à leurs drogues, et il leur reproche spécialement de vendre neuf à dix sous quelques petites cuillerées de sirop qui ne valaient tout un plus qu’un œuf, c’est-à-dire quelques deniers :
Guiot de Provins, dans sa satire intitulée La Bible Guiot, leur adresse le même reproche, et accuse ceux qui reviennent de Montpellier d’abuser de la célébrité de cette école pour faire payer leurs drogues plus cher :
Ce qu’ajoute sur eux le même poëte prouve qu’ils vendaient aussi autre chose :
(Voyez, 1er volume, page 345, note B.)