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furent autant de nécessités qui se succédèrent durant une période de six années et amenèrent la formation de la présente compagnie, par suite de la reprise du pouvoir par sir John Macdonald. Jusqu’à cette époque, il y avait, en vérité, peu d’hommes, soit au Canada, soit ailleurs, qui eussent la conception de ce que pouvait être le chemin de fer du Pacifique Canadien ou qui pussent se former une idée, même approximative, de la révolution que sa construction allait apporter dans les affaires commerciales du monde. Quelques écrivains américains se plaisent à représenter cette voie ferrée comme une entreprise militaire anglaise ; mais, quelque grande que soit sa valeur pour l’empire comme trajet à la Chine et aux Indes, cette considération n’entra pour rien dans sa conception et sa construction. Ce fut purement une entreprise canadienne, destinée à donner de l’unité et de la force à la confédération, à ouvrir le pays à la civilisation, à développer ses ressources et à créer une nouvelle route au commerce entre l’Europe et l’Asie.

Longtemps avant que le gouvernement du Dominion en eût entretenu sérieusement l’idée, les avantages présentés par le territoire britannique furent mis en relief par le gouverneur Stevens, du Minnesota. Dans le rapport du comité spécial de la législature de cet état, il exprima l’idée que la route était la plus praticable et qu’il était plus facile d’ouvrir une grande voie de communication inter-océanique à travers le bassin de la Saskatchewan qu’à travers les déserts américains et les plaines calcaires et relativement sans pluie des latitudes méridionales. L’entreprise américaine résolut, cependant, le problème, mais à un prix énorme ; et la supériorité de la voie canadienne a été abondamment démontrée, non-seulement à cause du sol et du climat, mais encore eu égard au meilleur niveau du chemin. L’autre grand avantage qu’il présente est de raccourcir le voyage océanique de l’Amérique au Japon, à la Chine et aux Indes.

En l’année 1881, le contrat passé par le gouvernement du Dominion avec le syndicat du chemin de fer du Pacifique Canadien fut ratifié par le parlement, environ trois ans après la défaite de l’administration de M. Mackenzie.

Dans l’intervalle, le gouvernement avait tout mis en œuvre pour obtenir l’aide des capitalistes européens et américains, afin de continuer les travaux.

La Colombie Britannique réclamait à grands cris la réalisation