Page:Ryan - Les hommes du jour William Cornelius Van Horne, 1892.djvu/13

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donc pas s’étonner si, à la seule mention du chemin de fer du Pacifique Canadien, il y eut de graves hochements de tête et si les rois de la finance, en Europe et en Amérique, s’empressèrent de bien serrer les cordons de leur bourse.

Mais ce sera toujours l’honneur du Canada que, à une époque ou la réussite de la construction du chemin soulevait tant de doutes et semblait condamnée à un avortement certain ou à un retardement infini, il se trouva parmi les citoyens de cette contrée des hommes qui eurent l’habileté, l’énergie, l’esprit d’entreprise, la sagesse, surtout la foi en leur pays, enfin le génie d’embrasser la situation dans toute sa grandeur et de se dévouer, eux, leur vie et leur fortune, à la réalisation du plus grand projet des temps modernes.

Il n’entre pas dans le cadre de cette étude de s’attacher aux détails. Après être tombés d’accord sur les termes du contrat, le gouvernement et le syndicat mettaient au jour la « compagnie du chemin de fer canadien. » Ceci se passait à la fin de la session du parlement, en 1881.

Après que l’on en fut venu à des arrangements financiers satisfaisants, la première chose à faire était de trouver un homme capable de prendre le contrôle et la direction des travaux de construction. Là gisait la difficulté. Il se présentait bien des hommes de caractère et d’expérience ; mais la compagnie avait besoin des services d’un homme au génie napoléonien. En cherchant dans le monde des hommes de chemin de fer en Amérique, les directeurs trouvèrent l’homme de leur souhait dans la personne de M. W. C. Van Horne, gérant général de la compagnie du chemin de fer de Chicago, Milwaukee et Saint-Paul.

Le temps et l’expérience ont, certes, justifié ce choix au-delà de toute espérance, car M. Van Horne est aujourd’hui un souverain parmi les rois des chemins de fer du monde.

Né à Jolliet, ville de l’état de l’Illinois qui est située à quarante milles au sud-ouest de Chicago et porte le nom d’un explorateur et commerçant français qui a encore laissé son souvenir à une partie de la province de Québec, la carrière de M. Van Horne offre, comme étude biographique, la carrière la plus intéressante qui se puisse placer entre les mains d’un jeune homme ambitieux.

Il vit le jour le 3 février 1843, et se trouve, par conséquent, à l’heure présente, à l’apogée de ses capacités physiques et mentales.