Page:Ryner - L’Homme-fourmi, Figuière.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

les deux géantes. Les premières attaques, naïvement directes, ne réussissent pas : plusieurs d’entre nous tombent, la tête broyée entre les puissantes mâchoires.

Tout en me tenant hors de la portée des crocs meurtriers, je me jette sur une antenne de la plus forte géante. Je serre solidement l’extrémité entre mes mandibules. Je suis les mouvements de l’ennemi, reculant quand il marche sur moi, avançant quand il recule pour se dégager. Un camarade a saisi la seconde antenne. D’autres prennent les pattes, les allongent. L’amazone maintenant est couchée, immobilisée, sur le ventre. Voici qu’Hannibal chevauche son dos. Les mandibules d’Hannibal, comme des ciseaux qui mordent un objet résistant, plusieurs fois autour du cou s’ouvrent et se referment. Enfin mon effort contre une résistance morte me fait faire deux pas en arrière : le cou est coupé.

Je regarde l’autre amazone : elle vient de subir le même sort que sa compagne.

L’homme est là, assis, qui hoche la tête d’un air approbateur, s’étonnant de notre habileté, ou se réjouissant d’un résultat prévu.