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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/100

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le peuple approuve, je l’ignore. » Dans une lettre à Idoménée, il recommande de ne se pas asservir aux lois et aux opinions reçues. Le plus cher de ses disciples, Métrodore, déclare : « Un homme libre peut avec raison se moquer de tous les hommes ordinaires, même des Lycurgue et des Solon. »

Cette sagesse si admirablement affranchie, la meilleure façon de me la rendre présente, c’est peut-être de la grouper autour d’un symbole que je lis dans Lucrèce mais qui, d’aspect classique, remonte sans doute aux origines de l’école.

Même, historiquement, la comparaison du cœur humain à un vase est plus ancienne ; on la trouve dans le Gorgias. Et il est vraisemblable que des sages antérieurs utilisaient en parabole éthique le mythe du tonneau des Danaïdes. Mais l’épicurisme en a fait un des chefs-d’œuvre et une des plénitudes du symbole.

Chez l’homme ordinaire, le vase a deux défauts : il est souillé et il est percé. Le sage est celui qui a su nettoyer le vase et en fermer le fond.

Ce qui entre au vase vulgaire est corrompu par diverses craintes. Nettoyer le vase, c’est purger son cœur de toutes ces inquiétudes. La physique