Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/112

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fleurs et les fruits, le dominisme et la sagesse de la réalisation intérieure ont, me semble-t-il, des caractères communs et leurs tiges, de loin, paraissent ériger les mêmes attitudes héroïques. Je désignerai donc les individualismes qui ne songent pas aux conquêtes extérieures par le nom de subjectivismes.

Les morales théologiques, qui nous commandent d’obéir à la volonté divine, paraissent d’abord toutes des servilismes. Il faut cependant établir une distinction. Si Dieu a fait connaître sa volonté par une révélation dans le temps ; si cette révélation est conservée par une tradition ; si cette tradition est un dépôt entre les mains d’un certain nombre d’hommes ; si, en un mot, le système admet une Église avec un clergé qui enseigne et des fidèles qui écoutent et obéissent : nous avons une véritable morale d’esclaves, une morale qui, sous prétexte de nous incliner devant Dieu, nous asservit à ses prétendus interprètes. Si, au contraire, Dieu parle en chacun de nous par la seule voix de la conscience ; si nous devons repousser les ingérences humaines dans nos rapports avec Dieu et, pour